Chronique

Whatitdo Archive Group

The Black Stone Affair (OST)

Aaron Chiazza (d, perc), Mark Sexton (g, perc), Christopher Sexton (org, p, clav), Alexander Korostinsky (b, g, mando, perc)

Label / Distribution : Record Kicks

Imaginez un peu que la bande sonore d’un film, qu’on croyait perdue, soit retrouvée sur une étagère poussiéreuse. Tant qu’à faire, imaginons aussi que le film ait disparu des radars. Qu’y trouverait-on ?
La bande originale d’un film légendaire, The Black Stone Affair, réalisé par le mystérieux Stefano Paradisi. Ce réalisateur italien, inspiré par la vague western-spaghetti, n’ira pas plus loin après ce film policier d’aventure qui se déroule en partie en Afrique, dans une sorte de chasse au trésor. Les thèmes de la bande originale sont nommés de manière évidente.
Aussi aurait-on retrouvé cette bande musicale dont les compositions et la direction sont signées par un certain Maestro Sandro Munari. Une esthétique musicale tout droit sortie des années 70. Un son électrique et acoustique en mélange, des orgues, Fender et autres claviers aux sons baroques (Mellotron), percussions entêtantes, riffs de guitares secs et acides, basse appuyée et ronde, etc.
Les ambiances collent aux scènes, funk débridé, tropicalisme, groove lent et voix scandée (en français d’ailleurs). On passe de Shaft à Emmanuelle, on entend Morricone et Gainsbourg, on visualise des cow-boys entourés de cactus et des agents secrets anglais en pull acrylique bariolé. Bref, les années Giscard, la CIA, les coupes afro et les pattes d’eph… Un délice pour qui aime les madeleines.
C’est le groupe Whatitdo Archive Group qui interprète cette musique, un quartet polyvalent et baigné dans ces musiques psychés et colorées.
Ce vinyle, produit par Record Kicks, vient dans une double pochette illustrée par les photos kitsch de ce film réputé disparu, un long texte sur la musique et toutes les apparences d’un vinyle collector à prix raisonnable, 21 €, disponible sur leur page bandcamp.

En vrai, les Whatitdo ont passé presque un an à écouter les BO des films italiens de l’époque pour s’en inspirer et créer cet hommage réussi à ce genre musical si caractéristique, enregistré dans le Nevada, un état inspirant pour le cinéma.