Chronique

Whit Dickey Trio

Expanding Light

Whit Dickey (dm), Brandon Lopez (b), Rob Brown (as)

Label / Distribution : Tao Forms

A 66 ans, le batteur américain Whit Dickey est toujours très actif. Figure majeure de la scène free new-yorkaise, pilier d’une famille de musiciens qui a fait de l’improvisation collective un mantra (Matthew Shipp, Ivo Perelman, William Parker, Mat Maneri, Joe Morris, Michael Bisio et j’en passe) il revient en leader avec Expanding Light, qu’il sort sur son propre label Tao Forms [1]. Il est entouré du fidèle saxophoniste alto Rob Brown (leur premier enregistrement commun date de 1992) et du jeune et non moins passionnant contrebassiste Brandon Lopez.

Dès les premières mesures du morceau d’ouverture, « The Outer Edge », on est en terrain connu (et conquis). La batterie alerte et volubile de Dickey (omniprésent de bout en bout) tisse un furieux canevas sur lequel vient se poser l’alto lyrique et éraillé de Brown, tour à tour tendre ou sauvage. Lopez les rejoint alors, consolidant l’ensemble d’une épaisse walking bass. Le décor est planté. Le reste de l’album est de la même trempe. Les trois compères s’en donnent à cœur joie dans une belle osmose, toujours sur un fil mais toujours à propos ; Brown multiplie les envolées, fissurant le silence des ses brûlantes incantations, tandis que le vrombissement de la contrebasse de Lopez (qui manie l’archet à merveille) apporte profondeur et intensité à l’ensemble. Une réussite.

par Julien Aunos // Publié le 13 décembre 2020
P.-S. :

[1Dont la troisième référence vient de sortir (Tani Tabbal Trio Now Then).