
Yaron Herman
Radio Paradise
Maria Grand (s), Alexandra Grimal (s), Yaron Herman (p), Haggai Cohen-Milo (b), Ziv Ravitz (d)
Label / Distribution : Naive
Ce quintet répand une harmonie communicative. Après avoir donné des concerts en soliste durant deux ans, le pianiste Yaron Herman s’engage dans une exploration qui vise à élargir des caractéristiques sonores orchestrales. L’apport de deux saxophones crée une interaction raffinée avec le piano et la section rythmique, non loin par moments de l’esprit du jazz West Coast. L’atmosphère musicale se recentre sur le noyau mélodique des compositions, le pianiste s’emploie à gommer les difficultés techniques destinées à l’élaboration des thèmes. Ce tour de force accentue le fait que la musique coule aisément sans difficulté.
Deux voix capitales apportent une corporalité à cet album, la genevoise Maria Grand dont les collaborations avec des musicien·ne·s d’outre-Atlantique ont forgé son style et Alexandra Grimal enrichie par d’innombrables projets partagés avec des artistes et des plasticiens. Rebondissant sans cesse, « Strive » affiche la complicité qu’entretiennent Yaron Herman et le batteur Ziv Ravitz. Ces deux musiciens jouent de manière télépathique, imprégnés de leur histoire commune. Sans cesse à la recherche de subtilités rythmico-mélodiques, ces deux complices irradient de leur bonheur sincère Radio Paradise.
Des contrastes savoureux se succèdent, « Water Lily » animé par le contrechant adroit d’Haggai Cohen Milo et « Vanya’s Song » imprégné par la douceur et dont les silences expriment l’essentialité musicale. L’unisson des deux saxophonistes sous-entend des espaces de liberté. Ces deux musiciennes avancent de front avec détermination dans « In This World » et s’emploient à baliser le cheminement créatif du pianiste. La structure poétique des compositions est déterminée par un style fluide qui aboutit à une profonde quiétude.
L’apaisement qui envahit « Hymn (For A Good Day) » résume l’intensité émotionnelle qu’atteint cette formation. L’expérience acquise par le producteur Daniel Yvinec contribue à la réussite de cet album qui conjugue des improvisations de haut vol avec un profond sentiment d’unicité.