Dossier

Norvège - Take the A Fjord

Un dossier sur le jazz et les musiques improvisées en Norvège, les musicien.ne.s et les structures qui font vivre ces musiques depuis 1920 et jusqu’à demain.

Plus de 150 articles depuis 2000, un dossier subjectif en constante évolution.


Le jazz est arrivé sur les terres norvégiennes en 1920, s’y est nourri au son des musiques traditionnelles, puis y a littéralement explosé dans les années 60, avec une touche, un souffle, un ton à nul autre pareil.

Ce boom créatif et le besoin d’ouverture de sa population a correspondu à l’abondance de revenus permise par les ressources pétrolières, certes, et par des institutions généreuses veillant à sa population, certes. Mais la créativité et l’exemplarité de sa scène jazz s’explique évidement par quelque chose de plus profond.

Le tandem Manfred Eicher et Jan Erik Kongshaug qui ont porté le son ECM au pinacle, la liberté et l’appétit d’exploration de musiciens au son immédiatement reconnaissables (Jan Garbarek, Svein Finnerud, Sidsel Endresen, Nils Petter Molvær, Arve Henriksen … la liste est très longue), qui ont nourri l’avant-garde sur 4 décennies, une vingtaine de festivals de jazz devenus majeurs sur la scène européenne et un don certain pour l’ouverture et la construction de ponts et partenariats solides à l’international, sont parmi les points forts de cette nation qui malgré ses 5 millions d’habitants compte pour beaucoup dans la vitalité du jazz international d’aujourd’hui.

Take the « A » Fjord

Tour d’horizon coloré du jazz venu des fjords.

La Norvège est un petit pays. L’assertion semble étrange, tant l’évocation de cette terre scandinave suscite au contraire un imaginaire associé à la grandeur. Le grand nord, les étendues vierges, les fjords, les aurores boréales et les terres qui lorgnent sur l’Arctique… sur la carte postale, tout sort du cadre. Et pourtant. Avec modestie, la Norvège est un petit pays qui ose voir les choses en grand. 5 millions et demi d’habitants seulement, mais un passé et un présent qui comptent lorsqu’il est question de jazz et de vitalité des musiques improvisées. Bien sûr, une partie de cette vitalité est permise par des institutions généreuses, elles-mêmes nourries par des rentes pétrolières. Celles-ci n’empêchent pas la population de garder une forme de vigilance envers ses dirigeants et de rester méfiants quant à l’avenir. Partout on sait que l’âge de l’or noir a une fin. Alors cet ancien pays de pêcheurs, au passé sombre, ayant tardivement pris conscience de sa chance, la savoure. Les Norvégiens n’oublient pas d’être généreux et veillent à ne pas tomber dans un cynique consumérisme. Jusqu’ici plus insaisissable et moins européenne que sa sœur siamoise, la Suède, ou les autres pays scandinaves, il semble désormais que la Norvège et sa scène jazz rayonnent particulièrement.

CHRONIQUES

Bêl

My Head Is Going To Explode

The End

Svårmod Och Vemod Är Värdesinnen