Scènes

Impromptu lyonnais

Durant tout l’été, du 16 juin au 5 septembre, les habitants de la capitale des Gaules qui n’avaient pas déserté leur ville se sont vu proposer une dose quotidienne de jazz au Péristyle, une terrasse conviviale nichée à l’entrée de l’Opéra de Lyon.


Durant tout l’été, du 16 juin au 5 septembre, les habitants de la capitale des Gaules qui n’avaient pas déserté leur ville se sont vu proposer une dose quotidienne de jazz au Péristyle, une terrasse conviviale nichée à l’entrée de l’Opéra de Lyon. Citizen Jazz a vu Sâad Trio, sous la houlette d’Anne Pacéo et de ses baguettes enchantées.

Saad signifie espoir en arabe, mais ce n’est pas pour cela qu’Anne Pacéo – jeune batteuse surdouée (25 ans) – a choisi ce nom pour son trio. Après quelques secondes d’hésitation, elle confie qu’en réalité, elle a peut-être opté pour cette appellation après avoir lu Ulysse From Bagdad, roman d’Eric-Emmanuel Schmitt dont le personnage a pour nom Saad Saad. Ne cherchons pas à en savoir plus, c’est ainsi, après tout, chacun peut bien garder sa part de mystère… Avec ses complices Jonathan Boutelier (saxophone ténor) et Florent Nisse (contrebasse), rencontrés lors d’une session au CNSM, elle déroule sous les arcades du Péristyle de Lyon un jazz goûteux et apaisé, qui va chercher ses racines aussi bien dans des standards tels que « I Remember You » que dans des thèmes qui ont fini par le devenir (« Solar » de Miles Davis) ou des pièces plus récentes (« Far Away » de Joshua Redman). Le trio propose également ses propres compositions (« Yatchan », de Jonathan Boutelier ou « Innocence » d’Anne Pacéo) et capte aisément l’attention d’un public qui savoure en toute tranquillité un répertoire parfaitement adapté à cette fin d’après-midi estivale et ensoleillée. La bonne musique, au bon endroit, au bon moment, en quelque sorte.

Mais cette rapide évocation est aussi l’occasion de rendre hommage à une belle initiative lyonnaise qui met la musique à l’honneur et, surtout, à la portée de tous. Il suffit pour cela de passer, de s’arrêter et d’écouter ; et la fête quotidienne dure près de trois mois… À suivre.