Chronique

Spiral Deluxe

Voodoo Magic

Jeff Mills (Fx, elec, dms), Yumiko Ohno (keyb, cla), Kenji Hino (b), Gerald Mitchell (keyb)

Label / Distribution : AXIS

Batteur de jazz dans sa jeunesse, ouvert à tout vent aux influences, la légende de Detroit Jeff Mills était jusqu’ici plutôt à ranger dans les totems (avec Autechre ou Aphex Twin) des musiciens dont nous parlons sur Citizen Jazz que parmi ceux dont nous parlons directement.
Amende honorable : il aura sans doute fallu un duo avec Emile Parisien pour que les choses évoluent un peu, que la lumière s’oriente différemment. Se créent alors des liens intimes avec le jazz fusion des années 70-80. L’écoute de « Voodoo Magic », où brille la basse du japonais Kenji Hino, en fera ressortir les reliefs.

Lorsque nous lisons l’interview qu’il nous accorde, on se rend compte que depuis des années, il y a un courant, fut-il mince et peut-être trop négligé, qui passe entre des musiques qui, sans être sœurs ou cousines, se parlent et s’influencent mutuellement, sans fantasme. L’important, c’est de ne céder ni aux modes, ni aux raccourcis faciles.
Chercher une musique sans date de péremption. Spiral Deluxe parvient à insuffler une fraîcheur qu’on n’attendait pas de la part du dancefloor.
Une parenthèse ? L’album de Jeff Mills avec Tony Allen tend à nous prouver le contraire.