Chronique

DrummingCellist

Abraxas

Kristijan Krajnčan (dms, cello, loop, gongs, voc) + Milko Lazar (harpsichord), George Dumitriu (electronic sound manipulation)

Avant la sortie en 2012 d’un premier album sous son nom [1] intitulé Siberian Bear (avec Ambrose Akinmusire), Kristijan Krajnčan figurait déjà dans pas moins de 26 disques en tant que batteur ou violoncelliste. L’album dont il est question ici tranche en ne choisissant ni la batterie ni le violoncelle, mais en les liant de façon totalement inédite.

On avait découvert le musicien lors de sa prestation marquante, seul en scène à Ljubljana, c’était en septembre 2017. Il avait ébloui toute une salle en capturant ses mélodies au violoncelle à l’aide d’une pédale de loop, pour passer à la batterie avec une égale virtuosité. Il défendait alors son premier album en solo intitulé Drumming Cellist. Un disque dans lequel il revisitait J.S. Bach et Arvo Pärt. Un titre signé de sa main clôturait l’album, « The Leaving of Siddhartha », absolument magique et troublant d’inventivité.

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Pour ce nouvel album, le Slovène a définitivement opté pour le pseudonyme de DrummingCellist en un seul mot, car il joue plus de la batterie violoncelle que de la batterie et du violoncelle. En les pratiquant simultanément, l’un devient l’extension de l’autre, et de deux instruments un seul émerge. Toujours à la recherche de la mélodie, qui parfois s’insère dans des structures ou des rythmiques subversives, ce deuxième album développe et sublime ce que le précédent laissait entrevoir. Abraxas offre un voyage aux chemins multiples. L’émotion nous saisit sur cette musique unique qui laisse filtrer des idées empruntées au jazz, à la musique de chambre ou encore sérielle.

Kristijan Krajnčan est aussi cinéaste, auteur de plusieurs courts-métrages, et sa musique même produit des images ; elle évoque même parfois celle de Wim Mertens [2]. Entre instants improvisés et compositions teintées de mysticisme - le disque emprunte des citations du livre de C.J. Jung « Les Sept Sermons aux morts », et tire son titre du même livre - Abraxas est une aventure vibratoire qui se révèle progressivement, au fil des écoutes qui dévoilent un chef d’œuvre.

par Raphaël Benoit // Publié le 14 avril 2019
P.-S. :

[1Plus précisément sous le nom de Kristijan Krajnčan Ensemble

[2Auteur entre autres de la superbe bande son de « The Belly of an Architect » de Peter Greenaway