Maurizio Minardi
Invisible
Maurizio Minardi (p), Maurizio Congiu (b), Thomas Delor (d)
Label / Distribution : Entourage contempo
Invisible est semblable à un livre de contes : Maurizio Minardi essaime des histoires qui se renouvellent au gré des huit compositions qu’il a écrites en n’omettant pas de laisser de l’espace afin d’accueillir la contrebasse de Maurizio Congiu et la batterie de Thomas Delor.
Ce pianiste italien a enregistré dix albums en Italie, trois en Angleterre où il a vécu de 2008 à 2016, et deux disques en France où il réside désormais. Son jeu axé sur la beauté mélodique a fait de lui un artiste qui privilégie les petites formations. Ses expériences musicales incluent des partenaires de choix : Tino Tracanna, Enrico Rava, Javier Girotto. Le jeu pianistique est empreint d’échos de musique classique avec des références à Claude Debussy. « Automne sur le canal » tourbillonne comme une valse et vise un climat émotionnel, le piano tient l’auditeur en haleine. Les diverses combinaisons harmoniques qui fusionnent les improvisations et l’écriture sophistiquée procurent une identité poignante lors du déroulement des thèmes.
Le contrebassiste Maurizio Congiu vit à Paris depuis 2011. L’enseignement qui lui a été prodigué par Dave Holland ou Paolino Dalla Porta s’entend dans ses interventions solistes, « Promenade » et « Au bord de l’eau » s’embellissent par son éloquence. La détermination de Thomas Delor à la batterie est juste parfaite, son goût pour les structurations rythmiques se révèle audacieux dans « Le lendemain ».
Plusieurs improvisations ont tendance à s’orienter dans des formes musicales privilégiées par Bill Evans et Paul Bley ; très appliqué, Maurizio Minardi donne la mesure de son talent dans « Femme Lunaire », composition aventureuse.
Les notes musicales qui s’écoulent avec aisance paraissent brodées sur une dentelle, Invisible est un album où la délicatesse et l’imaginaire se confondent.