Musicien : je veux vivre de mon métier !
Communiqué du Syndicat des Artistes Musiciens de Paris et de l’Ile-de-France - SDAMP-CGT (SNAM Ile de France) :
Artiste musicien : je veux vivre de mon métier !
Depuis le 26 juin 2003 le régime d’assurance chômage des artistes musiciens (annexe X) est en profond bouleversement. Cela s’est traduit par une remise en cause des conditions d’accès à l’indemnisation. Nous le savons tous : nombre de musiciens ont été exclus de toute indemnisation, nombreux sont devenus Rmistes ou vivent de revenus étrangers au monde de la Musique.
Les mesures et engagements pris par les pouvoirs publics, à la suite de nos mobilisations (fonds provisoire et transitoire, « politique de l’emploi » n’ont pu contrebalancer la mise en application d’un protocole UNEDIC catastrophique pour nos professions. Ce n’est pas la signature du protocole du 18 avril 2006 et la mise en place du fond permanent (ersatz du fond transitoire - 91 jours d’allocations au rabais à la place de 243 jours ) qui vont modifier la donne.
Nous sommes entrés, bel et bien, dans une crise de l’emploi,sans précédent, inconnue depuis la loi de décembre 1969 instituant la présomption de salariat pour les artistes interprètes.
La généralisation des bandes play back, bandes son pour le spectacle vivant, le développement sauvage des nouvelles technologies, « le tout numérique » fragilisent l’emploi.
Combien de comédies musicales sont jouées avec pour support des bandes sons en remplacement de la musique vivante, des musiciens sur scène ou dans la fosse ?
Combien de formations musicales, composées, notamment, de musiciens issus de pays de la communauté européenne ou extra européens (que ce soit dans l’audiovisuel ou le spectacle vivant) sont engagées sans aucune raison artistique, au détriment des artistes musiciens résidents dans notre pays pour réaliser des économies considérables (dumping social) en détournant la réglementation ?
Ressorts là aussi de la crise de l’emploi.
Les lieux musicaux -bars, clubs, restaurants- se multiplient sans garantir aux artistes musiciens des revenus, des salaires décents respectant les minimas conventionnels. La concurrence est rude pour ceux qui veulent vivre de leur métier et qui sont confrontés à ces concurrences déloyales de « pseudos amateurs », de musiciens ayant abandonnés toute idée de vivre de leur métier et contraint d’accepter de jouer dans n’importe quelle condition.
Alors la norme devient « le chapeau qui tourne » !!!
Il faut que ça change et ça urge.
Nous voulons vivre de notre métier de musicien et regagner des conditions d’emplois et de rémunérations permettant le développement de la création musicale et sa diffusion.
Il faut que chacun se sente concerné et assume ses responsabilités. Pour notre part nous proposons des solutions concrètes pour que chaque lieu assume les siennes et puisse payer et déclarer chaque musicien.
Il est grand temps de reconquérir le droit de vivre de notre métier et de créer de nouvelles solidarités quelles que soient notre notoriété, notre ancienneté dans le métier et l’esthétique musicale dans laquelle nous nous exprimons.
Pour débattre, se rassembler pour être plus efficace nous invitons les musiciens à une assemblée publique le 15 janvier 2007 à 12h00 au Bataclan, 50 boulevard Voltaire, 75011 Paris.
Paris le 5 janvier 2007