Le jazz a sa tribune depuis 2001

Edition du 15 avril 2024 // Citizenjazz.com / ISSN 2102-5487

Les dépêches

Novembre au Satellit’ Café (Paris)

SENEM DIYICI 4tet - Jazz Oriental

  • les 7 & 8 novembre 2006 à 21h

Quand l’Orient rencontre l’Occident… Ou quand la voix intemporelle de Senem Diyici - et quelle voix !! - tout en retenue et en supplication soufflée, rencontre les arrangements d’Alain Blessing… Une voix qui transperce, qui transporte, entre l’Anatolie, le Kurdistan, l’Arménie… et l’Europe. Sa musique oscille entre Jazz et traditionnel oriental, pour une improbable rencontre où viennent se mêler les expériences les plus folles de l’improvisation contemporaine… Sublime, jusqu’au frisson ! (Lors de ces deux dates auront lieu l’enregistrement du DVD live à sortir début 2007…)

Née à Istanbul en 1953 dans la métropole orientale d’Istanbul, Senem Diyici a été élevée par sa mère d’origine Kurde et son père d’origine Arménienne et Azérie. Ce melting-pot culturel fait partie intégrante des racines de Senem et lui a donné très tôt le sentiment d’être une citoyenne du monde.
Après une carrière reconnue en Turquie dans le champ des musiques traditionnelles et classiques ottomanes, Senem Diyici s’installe en 1982 en France. Son appétit musical, en perpétuelle recherche de mixités, d’aventures sonores, lui font rencontrer des musiciens jazz français et allemands de l’époque. En 1987 elle fonde avec Alain Blessing et des musiciens issus de la jeune génération jazz européenne son premier sextet. Aventure durant laquelle elle sort son premier album en Europe (« Takalar ») et travaille avec l’immense percussionniste turc Okay Temiz !

En 1991, désireuse de revenir à des couleurs plus acoustiques, elle forme le Senem Diyici 4tet. En 13 ans, cette formation a donné quelques 600 concerts dans une quinzaine de pays et a enregistré 4 albums, tous distingués par la critique (ffff et Evenement de l’Année Telerama, Choc de l’Année JazzMan, Disque d’Emoi Jazz Mag,…). En 2002, elle fonde la fanfare OctoBando, étendant ainsi son répertoire à la musique balkanique. Fin 2005 Senem décide de s’engager pour venir en aide aux enfants turcs en difficulté, ou qu’ils se trouvent dans le monde : à cet effet, elle a créé l’association Transparences qui doit mener en 2006 ses premières actions en France et en Turquie. En fin d’année, le 4tet sortira son premier DVD enregistré live au SATELLIT Café… Ces deux concerts sont ainsi l’occasion de finalisé ce projet.

FAYÇAL SALHI 5tet - Racines Orientales pour 5tet Sulfureux

  • le jeudi 9 novembre 2006 à 21h

Ce projet est né de la rencontre de quatre musiciens d’horizons divers, autour de Fayçal Salhi et de ses compositions, qui approfondi ici son répertoire Jazz-Oriental. Les influences et le travail du oud, font penser un autre grand Monsieur de la musique orientale contemporaine et non des moindres : celle du compositeur libanais Rabih Abou Khalil…

Fayçal Salhi, jeune compositeur français né en Algérie (pays où il a vécu jusqu’à l’age de 11 ans, et dont le souvenir reste pour lui indélébile), s’est ainsi entouré pour l’occasion de l’enregistrement de son premier album « Timgad » (Dimension Musique / Dam Music - 2005) de Christophe Panzani (Saxophones/Flûte), Anaïs Bodart (Violoncelle), Vladimir Torres (Contrebasse) et Etienne Demange (Batterie/Percussions). Un collectif où chacun apporte son expérience de la scène et de la musique improvisée, à l’édifice de ce projet de haute envergure.

« Timgad » se veut être un recueil d’histoires d’amour (réelles ou imaginaires) revues avec toute la subjectivité du temps qui passe. Cet album est aussi un récit de voyages musicaux entre Orient et Occident : hommage au grand Rabih Abou Khalil, clin d’œil à la musique populaire égyptienne (qui a tant influencé l’ensemble du monde arabe), le jazz… Le Fayçal Salhi 5tet propose ainsi une musique métissée, jalonnée d’improvisations, donnant tout son sens à la rencontre et au travail du groupe.

L.E. DUO (Laurent Hestin / Emmanuel Binet) - Jazz World au Folklore Imaginaire

  • le 28 novembre 2006 à 21h

4ème édition du Festival « SUR LA ROUTE DES SONS »
« Ce que vous allez vivre restera inoubliable. » Laurent Hestin et Emmanuel Binet musiciens nomades par excellence réunissent leurs talents sur ce duo pour leur propre plaisir et celui de leurs auditeurs. Les chemins qu’ils empruntent vous étonneront, tant les doigts d’une main sont capables de surprises, d’innovations, de langages secrets et de bien d’autres choses encore… Le L.E. Duo entraîne ainsi son public dans un voyage irréel, où leur propre ressenti des musiques traditionnelles, croise l’expérience jazzistique et son langage. Contrebasse et guitare s’entrelace au cœur d’un folklore imaginaire, navigant vers des contrées pourtant bien réelles…

« Ô illustre auteur, ô bienheureux don Quichotte, ô malicieux Sancho Panza ! Puissiez-vous tous ensemble et chacun en particulier, vivre de longs siècles, pour le plaisir et l’amusement de tous les mortels ! » (Cervantès) C’est aussi pour le plaisir et l’amusement de tous les mortels, que s’est créé L.E. Duo, composé de deux musiciens aux parcours atypiques, ponctués de rencontres exotiques, de collaborations aussi fructueuses que diversifiées…

Ceux qui ont déjà entendu Laurent Hestin jouer de son « bout d’bois à 6 cordes » s’en souviennent assurément. Guitariste émérite, sa terre musicale de prédilection l’improvisation. Mais il serait réducteur de se limiter à cette description, tant ces géniales rythmiques ont accompagné de monde… Pêle-mêle et sans exhaustivité, nous pouvons citer à titre d’exemple : Ismaël Lo, Ravi Magnifique, Touré Kunda, Philippe Val, Felipe Cabrera, Didier Malherbe, Steve Shehan, David Liebman, l’Orchestre National de Lille…

À ses côtés, le bassiste virtuose, tonitruant, Emmanuel Binet, implacable mélodiste au touché singulier et éminent groover. Lui aussi a accompagné des musiciens de tous horizons (jazz, world et autres). Lui aussi possède un sacré CV sur lequel les noms s’entrechoquent…. Outre certains déjà nommés ci-dessus, on peut y ressortir Lokua Kanza, Stefano Dibatista, Idrissa Diop, Renaud, J-P Como, Les Nubians, André Ceccarelli et bien d’autres…

C’est cette somme d’expériences musicales, associée à un penchant naturel pour l’improvisation, qui les conduit aujourd’hui à créer leur duo. Aux confins des musiques, jazz et world, nos deux protagonistes nous emmènent vers des contrées au folklore imaginaire, croisant par là la fougue des Balkans ; de ce côté-ci, une ambiance arabisante, orientalisée ; donnant rendez-vous à des inspirations asiatiques, où la contrebasse « folle » rejoint à merveille l’envol prémédité, comme un souffle, des doigts sur les cordes de guitare. Une invitation au voyage, aérien et jubilatoire, hors normes mais tellement puissant…

ALVARO BELLO - Une touche de jazz sur musiques populaires chiliennes

  • le 30 novembre 2006 à 21h

4ème édition du Festival « SUR LA ROUTE DES SONS »
Le projet d’Alvaro Bello est né du désir de créer des ponts entre le jazz et la musique d’Amérique Latine et plus particulièrement la musique populaire chilienne, y intégrant certains éléments rythmiques et mélodiques sud-américains comme une trutruka (instrument traditionnel mapuche), des chants indiens mapuches, des rythmes comme le lando et la cueca, ou la reprise d’une chanson emblématique de la dictature chilienne revisitée en valse. Un jazz personnel, coloré et pimenté, qu’il représente avec son 1er album « Meloalegria » (Night & Day - 2006) unanimement salué par la critique !!

Alvaro Bello, né au Chili dans une famille de musiciens, s’initie très tôt à la musique. Il débute au violon et au piano puis choisit la guitare. Il est le troisième « côté » d’un triangle de guitaristes chiliens de jazz qui à la fin des années 80, se fraient un chemin entre la fin du silence obligé et une génération de musiciens qui occupent toutes les places et les programmations. Ángel Parra (fils) et Pedro Rodríguez sont les deux autres guitares.

Après avoir étudié, entre autres, à l’école de Roberto Lecaros et joué souvent au club de jazz de Santiago et à « L’atelier », Alvaro Bello fait ses valises en 91 et vient en France pour se perfectionner. Il obtient un premier prix de guitare jazz à l’Ecole Nationale de Musique de Pantin, participe aux Master Class de Pat Metheny, John Scofield, Mike Stern, etc… Il se consacre ensuite à la composition (jazz, chansons, musique pour le théâtre, pubs…), et devient « sideman » et/ou arrangeur pour différents artistes tel qu’Enzo Enzo, Cyrius, Raul Paz, Barbara Luna, Angel Parra, etc… En 2004 il enregistre Paroli d’Enzo Enzo et signe deux titres de l’album. Il enregistre également Revolucion de Raul Paz qu’il accompagne en tournée.

« Meloalegria » est le premier opus personnel de ce jazzman chilien. Des 11 titres enregistrés, seuls El Pueblo Unido (marche de Sergio Ortega revisitée en valse) et Piensa en mi (de Agustin Lara, réarrangé pour deux guitares) ne portent pas la signature de Bello. Le reste des compositions est un déploiement de rythmes ouverts en quartet acoustique sur lesquels il a écrit la musique, nous confirmant ainsi que son « action » vise aussi l’arrangement et la direction musicale. Pour cela il s’est entouré sur le disque de musiciens comme Marc Berthoumieux, Laurent Vernerey, Didier Ithursarry, Laurent Bellante…
Et quel résultat ! Alvaro nous offre un « bello » album, empruntant aux racines sud américaines et africaines leurs bases, pour distiller et composer à souhait un jazz métissé, épicé, magnifique…

P.-S. :

Les Soirées Concert au SATELLIT Café :
Programmation Philippe Gueugnon / Promotion Association World Musique
Concerts les mardis, mercredis, jeudis et vendredis, dès 21h…

SATELLIT Café
44, rue de la Folie Méricourt - 75011 Paris
01 47 00 48 87 - Contact et Avis
Métro : St Ambroise ou Oberkampf