Chronique

Timothée Quost

Before Zero Crossing

Timothée Quost (tp, mixer) + Lotte Anker (as), Mika Persdotter (vio, voc)

Label / Distribution : Gotta Let it Out

On se souvient du massif « Granit », enregistré en sextet et paru l’an dernier, porté par Timothée Quost qui revient seul ici avec « Before Zero Crossing », et épure les moyens pour parvenir à ses fins. Aidé d’un microphone mixer, le trompettiste emprunte des terres plus sauvages, propices à la contemplation. Cette aventure sonore restitue celle d’un voyage en solitaire qui l’a conduit jusqu’à Copenhague, où il a enregistré ce nouvel album.

Une nouvelle page vibratoire et vibrante, que l’on ressent plus organique, primitive, notamment par les infra-basses qui prennent l’auditeur par les tripes. Entrecoupée de scénettes mondaines, où la civilisation nous rattrape, la déambulation au fil de ces 14 pistes anonymes nous invite à la découverte d’un nouveau monde. L’anonymat d’un dépouillement qui peut être indiqué mais qu’il serait difficile de nommer.

Des invités croisent ce souffle qui gonfle l’espace, comme l’inquiétante rencontre entre le saxophone élancé de Lotte Anker et le grognement animal de la trompette de Timothée Quost, ou encore le violoncelle flottant et la voix de Mika Persdotter.

S’il est un fil conducteur dans l’œuvre de Timothée Quost, c’est celui de la profusion d’images que sa musique offre. Capable de nous conduire dans ce voyage qui se veut la quête d’une transformation, il offre à chaque fois une nouvelle expérience à vivre, jusqu’à ce final magistral, un épilogue qui résonne comme un réveil.

par Raphaël Benoit // Publié le 3 février 2019
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