Chronique

Fred Escoffier & Palm Unit

Figures

Fred Escoffier (kb, voc), Lionel Martin (ts), Philippe Garcia (dms), Jean Joly (elb).

Label / Distribution : OUCH !

C’est le troisième rendez-vous discographique proposé par Palm Unit après deux albums hommages, l’un à Jef Gilson (Chant Inca), l’autre à Henri Texier (Don’t Buy Ivory, Anymore).

Cette fois, Fred Escoffier et ses petits camarades – Lionel Martin au saxophone et Philippe Garcia à la batterie, rejoints par Jean Joly à la basse électrique – y vont de leur matériau original et déboulent à grande vitesse pour imposer des Figures éclatantes de santé. L’énergie brute qu’on connaît à cette formation, qui doit beaucoup à l’engagement très physique de Lionel Martin et au beat obstiné de Philippe Garcia, fait l’objet d’une mise en couleurs et nuances sous la forme d’un véritable feu d’artifice dont l’origine est à chercher du côté des amours électriques que le pianiste, compositeur du répertoire, revendique sans barguigner. Rock, pop, funk et même glam rock sont ici convoqués et remodelés avec tout le lustre qu’ils exigent.

Ce qui brille est or, qu’on se le dise. Aussi, on pourra croiser Elvis Presley et David Bowie dans un même pas de danse, sans que soit négligée pour autant une vibration soul héritière de la grande Motown. La basse – belle entrée en scène du nouveau venu – gronde à s’en éclater les cordes, la batterie cœur d’acier cogne volontiers, les claviers espiègles scintillent et travestissent la voix, le ténor chante, toujours prêt à rugir. Cette musique faussement simple aux atours séducteurs produit son petit effet sans coup férir et on se laisse aller à penser qu’elle n’a peut-être pas dit son dernier mot.

Au départ, en effet, le répertoire était abondant, avec une vingtaine de compositions méthodiquement numérotées, soit autant de possibles Figures. Sept ont été retenues – les autres auront-elles un jour droit de cité ? – auxquelles vient se greffer une brève reprise de « Over The Rainbow » toute en évanescence. Mais avant d’en arriver à cette conclusion ouatée, on sera passé par de multiples états, agité par des jaillissements et des rebondissements aux allures de fête insouciante. Et pour finir, on se dit que Palm Unit aura fait entendre sa petite musique différente, en collectif tout aussi soucieux du soin apporté au traitement du son que de la spontanéité de son expression.