Íep Quartet + Strings - Festival Août of Jazz, Salle Ph’Art, Casino de Capbreton, 22 août 2020.
Avec :
Sébastien « Íep » Arruti, trombone ;
Alain Coyral, saxophones baryton et soprano ;
Timo Metzemakers, contrebasse ;
Didier Ottaviani, batterie ;
Emmanuelle Faure, violoncelle ;
Dorra Saadi, violon ;
Jean-Christophe Morel, violon ;
Marie-Laure Prioleau, violon alto.
Le tromboniste hendayais Sébastien « Íep » Arruti est connu, et reconnu, au-delà de la région tout autant pour son brio et sa virtuosité d’instrumentiste, que pour ses compétences de pédagogue. Peut-être un peu moins, et c’est injuste, pour ses talents de compositeur et d’arrangeur. La perle qu’il propose ce soir en atteste, alliant quatuor à cordes et quartet de jazz dans un octet mixte qui, outre les mérites de la prestation, ne manque pas de rappeler combien la rencontre jazz/classique demeure ancrée dans l’ADN de ce festival, car essentielle à son créateur Christian Nogaro.
Les thèmes s’enchainent : reprises de standards et compositions originales, tous remarquablement enrichis de subtiles et souvent surprenantes orchestrations servies comme un écrin à l’expression des solistes. Jouant avec une égale aisance des proximités et des oppositions, Alain Coyral alterne baryton et soprano au gré du désir de s’extraire ou de se fondre dans la tessiture du trombone. Les hommages aussi se succèdent, bien plus empreints de reconnaissance que de sentimentalisme de circonstance, Ennio Morricone récemment disparu, la Nouvelle-Orléans, si chère au cœur de Íep, exsangue et figée dans la pandémie (« Do You Know What It Means to Miss New Orleans », sur un tempo festif propre à en révéler tous les paradoxes), et au final, trombone seul parmi les cordes, poignant et bien trop d’actualité, l’historique « Alabama » de John Coltrane.
Musique polymorphe, hyper-consciente de son histoire, et pourtant campée dans le présent. Plus que jamais essentielle.