Chronique

Either Orchestra

Live in Addis

Russ Gershon : ts, ss ; Jeremy Udden : as ; Henry Cooke : bs, fl ; Joel Yennion : tb ; Tom Halter : tp ; Colin Fisher : tp ; Greg Burk : p ; Rick Mac Laughlin : b ; Harvey B Wirht : dm ; Vicente Lebron : perc, cga ; Bahta Gebrentteywet : voc ; Getachew Mekurya : ts ; Mulatu Astatqe : perc ; Tsedenia Gebre Marqos : voc ; Michael Belayneh : voc ;

Label / Distribution : Buda Musique

Aucun big band américain de jazz n’avait joué en Ethiopie depuis Duke Ellington en 1973. C’est dire l’événement que représentait la venue de l’Either Orchestra à l’Ethiopian Musical Festival d’Addis Abeba ce 21 janvier 2004. D’autant plus que ces Américains venaient en Ethiopie jouer de la musique éthiopienne !

Bien entendu, chanteurs et musiciens éthiopiens les rejoignent sur scène. Le public est fou de joie. Ecoutez-le applaudir dans un tempo impeccable pour stimuler les musiciens. Certes les arrangements pourraient être plus propres tout comme le jeu du saxophone ténor. Mais ce ne sont là que péchés véniels. Quelle joie, quelle chaleur, quelle puissance dégage cette musique !

Ces Américains, dans un langage qui n’est pas le leur - celui de la musique éthiopienne - font preuve d’une véritable empathie qui leur vaut la reconnaissance du public local. Bien évidemment, le niveau monte tant musicalement qu’émotionnellement lorsque les Ethiopiens jouent et chantent. Ce concert, soutenu par l’ambassade américaine en Ethiopie est certainement beaucoup plus efficace que de nombreuses déclarations officielles pour créer et entretenir l’amitié entre les peuples.

Getatchew Mekurya est le prédécesseur éthiopien méconnu d’Albert Ayler. Il avait le même son dès les années 1950. Son solo de saxophone ténor sur « Shellela » est saisissant de beauté convulsive.

Le morceau final est une véritable orgie de cuivres et de percussions lancée par un public qui tient le rythme dans ses mains.

Après quoi, il n’y a plus qu’à se remettre de ses émotions et attendre le prochain concert de l’Either Orchestra.