Festival International Jazz Plaza

Fort de ses vingt-quatre années d’existence et sous la présidence du “Maestro” Chucho Valdés, le festival confirme son rôle majeur dans la sphère du jazz latino-américain tant par le niveau technique que par les qualités musicales des artistes invités.

Chucho Valdès et Michel Legrand (X/DR)

Invité d’honneur, le célèbre compositeur et pianiste français, Michel Legrand, a donné le coup d’envoi du festival, qui a démarré sur les chapeaux de roue dans différents endroits de la capitale cubaine. Salles de concerts, théâtres, clubs et espaces à ciel ouvert ont accueilli un public avide de rencontrer la prétendue “musique pour musiciens”. Public dont les applaudissements nourris ont prouvé que sa connaissance du jazz était loin d’être superficielle.

La programmation, confiée à des musicologues et des professionnels de la musique, a permis à des nouveaux venus et à des musiciens consacrés, cubains ou étrangers, d’échanger leurs points de vue dans un esprit de partage, au-delà de toute barrière musicale ou conflit de générations. Hugh Fraser (Canada), Warner Tiso, Victor Biglione et Leo Gandelman (Brésil), Luis Slaina (Argentine), Román Filiú, Aldo López Gavilán, Neysi Wilson, Ernán López Nussa, Habana Ensemble, Carlos Sarduy, entre autres Cubains, furent parmi les plus applaudis. Si on ajoute les concerts de guitare, trompette et piano, chaque journée présentait un tel éventail de spectacles, tous plus intéressants que les autres, que les auditeurs se trouvaient devant des choix cornéliens.

(X/DR)

A côté des concerts, le Jazz Plaza proposait également un colloque consacré à l’analyse théorique des spécificités du jazz à Cuba. Les conclusions du colloque, organisé autour de débats, master-classes, conférences, tables rondes, ont fait la Une des derniers numéros de Salsa Cubana et Clave, deux publications spécialisées dans la musique cubaine.

A mettre au chapitre des souvenirs, des moments mémorables pendant lesquels Chucho Valdés a élaboré de véritables “merveilles”. On ne peut pas non plus passer sous silence les deux concerts à deux pianos de Chucho Valdés et Michel Legrand, ni le gala de clôture, “Hommage à Mayra Caridad Valdés”, spectacle d’un niveau artistique hors du commun et d’une grande émotion, qui vit le public se lever pour une standing ovation.

C’est ainsi que s’acheva le Jazz Plaza 2004, dans une Havane bohème et hivernale qui l’accueille toujours avec les égards dus à l’un des festivals les plus intéressants d’Amérique latine. Loin de tout schéma rigide et avec une grande impulsion créatrice, des idées émergent déjà pour 2005, afin que le jazz reste un terrain de rencontre pour tous ceux qui apprécient et défendent la bonne musique.

Traduit de l’espagnol par Bob Hatteau.