Four Walls à L’Astrolabe

En effet, il y a autant à voir qu’à écouter ! C’est aussi bien une musique innovante et originale qu’une pièce d’expression théâtrale. Ce soir là, ils ont symbolisé les Monty Python du jazz et de la chanson : ce fut un véritable spectacle visuel et sonore que toute la salle orléanaise a su apprécier pleinement.

Tout d’abord, Phil Minton, au chant et en assez bonne forme, nous a offert toute une palette, sur toutes les octaves, d’onomatopées, cris et chuchotements et chants puissants de sa voix de ténor d’opéra (d’ailleurs, est-il ventriloque ?).

Il fut largement soutenu par Luc Ex et Veryan Weston avec leurs instruments respectifs. Luc Ex se sert de sa basse acoustique comme d’une guitare rythmique en assénant un fond sonore à la fois rassurant et « wild » : quelles sonorités rafraîchissantes !

Au piano, Veryan Weston n’est pas en reste : autant il lui arrive d’avoir une lecture à peine hésitante de ses partitions, autant ses improvisations et accompagnements soignés prouvent l’étendue de son talent à inspiration très jazz british.

Quant au batteur, Michael Vatcher, on l’a connu plus verbeux et original dans son jeu. Néanmoins, il tourne en dérision le côté « mystique » de quelques morceaux en se moquant de son propre jeu théâtral et de celui de ses comparses.

Ces quatre musiciens facétieux et talentueux nous ont servi des improvisations jazz enflammées, aussi bien chantées que jouées,
pouvant virer rapidement vers des rythmes binaires qui nous permettaient de reprendre nos esprits.

Enfin rires et sourires étaient au rendez-vous tant le groupe mettait en avant humour british et poèmes ironiques et délirants, sur le thème du Ku Klux Klan par exemple, tirés de leur dernier opus Which Side Are You On ?, sorti en 2004 chez Red Note.