Chronique

Giovanni Mirabassi

Live in Germany

Giovanni Mirabassi (p)

Label / Distribution : CamJazz/Harmonia Mundi

En 2006, Giovanni Mirabassi avait publié Cantopiano, un album solo dont le répertoire était constitué de chansons. On pouvait regretter que les morceaux soient trop courts, ne laissant pas à l’auditeur le loisir de savourer les chorus si mélodiques qui sont une des caractéristiques de son jeu. En effet, pourquoi donc s’arrêter quand la musique est si belle ? Sa reprise de « Cécile » de Nougaro toute en dentelle – mais on aurait pu prendre d’autres exemples – s’arrêtait au bout de 2’38. Une véritable torture.

Si ce Live in Germany est du même acabit – un album solo consacré à des chansons, toutes issues des répertoires de trois très grandes chanteuses : Ella Fitzgerald, Mercedes Sosa et Edith Piaf – le disque est heureusement long. Il dépasse en effet les soixante minutes et, avec plus de la moitié des morceaux dépassant les cinq minutes, on a tout le loisir d’éprouver la couleur romantique que Giovanni Mirabassi donne à son jeu. Même « L’hymne à l’amour » et ses « petites » 3’44 donnent l’impression de s’étirer suffisamment longtemps pour que nous en profitions.

Outre les reprises, on trouve trois compositions du pianiste, respectivement intitulées « Mercedes », « Ella » et « Edith ». Tout le monde comprendra qu’il s’agit d’hommages – « sonic portraits in three improvised tributes to these ladies », peut-on lire sur la jaquette. Ils contribuent à la charge émotionnelle qui permet à l’album d’éviter l’écueil d’une esthétique piano-bar et en fait, au contraire, un disque de l’intime.