Chronique

Ingmar

Ingmar

Sarah Jamali (voc), Vincent Posty (b, g, fx), Pascal Gully (d)

Label / Distribution : Autoproduction

Sur la jaquette, les musiciens remercient Jarmusch, Lynch, Fassbinder, Soderbergh, Cassavetes, Lumet et Bergman qui a prêté son prénom tant à l’intitulé du groupe qu’au titre de l’album. Des références majeures parce que Ingmar a réalisé cette musique en s’inspirant de ces sept cinéastes. Quant à la musique, disons-le d’un trait : non, ce n’est pas du jazz.
Aaah, la terrible discussion entre ce qui en relève et ce qui n’en est pas !
On dira volontiers que le registre est celui du rock expérimental, de la musique électronique, d’un univers déconstruit-reconstruit, le tout dans une esthétique sombre. Si on doit regarder du côté des références, peut-être le chant de Sarah Jamali se rapproche-t-il quelquefois de celui de Mina Agossi ? C’est le cas dans le très bref « Angels Fire », dans « Kill the Noise » ou encore « Dog Day ». Même voix à la fois rauque et féline qui se déploie sur une ligne de basse, celle de Vincent Posty qui tient ici également la guitare et l’électronique, et sur la batterie de Pascal Gully. C’est souvent entêtant, prise de tête, brutal. Une patte originale qui donne un cachet unique à ce disque. L’album se clôt par une comptine mi-punk, mi-rock garage dont personne ne voudrait pour son chérubin. Et c’est tant mieux car il y a là un projet qui est volontairement loin des esthétiques consensuelles. Ouf !