Chronique

Jorge Sylvester ACE Trio

In The Ear Of The Beholder

Jorge Sylvester (as, hand claps, voice, cuica voice effect, maracas, cow bell), Donald Nicks (elb, fretless bass), Bobby Sanabria (d, perc).

Label / Distribution : Jazz Magnet Records

A 47 ans, le panaméen Jorge Sylvester vient de sortir une œuvre majeure. Elève de Dave Holland, Oliver Lake et Steve Lacy, l’altiste rejoint enfin ses maîtres dans un album qui mêle recherche et tradition. Par certains aspects, notamment les métriques impaires, il pourrait évoquer la quête d’un Steve Coleman. Mais à quoi bon chercher des similitudes ? Sylvester se suffit à lui-même. Quelle fraîcheur, quelle absence de prétention dans ses interprétations – improvisations où tradition et modernité fusionnent à l’envi !

Le premier thème, « Tambor – The Mix » explore les possibilités de contraction du temps musical dans le but d’en retirer la substantifique moelle. « In The Ear of the Beholder » constitue le thème central, développé sur près de dix huit minutes, mettant en évidence les qualités des musiciens : Jorge Sylvester, un son et une présence hors du commun, Donald Nicks à la basse électrique assure des fondations sans failles et se révèle dans ce thème un improvisateur hors pair. Bobby Sanabria, à la batterie et percussions soutient l’ensemble, le propulse sans faillir un instant.

L’Afro-Caribbean Experimental Trio ouvre de nouvelles voies, loin des pistes défoncées d’une world music commerciale. A vous de vous y engouffrer sans retenue.