Chronique

Orbit

in-visibility

Stéphan Oliva (p), Sébastien Boisseau (b), Tom Rainey (dm)

Label / Distribution : Yolk Records

Après un premier album paru en 2019 qui avait été le prétexte à un entretien croisé mené par Nicolas Dourlhès pour nos colonnes, le Oliva-Rainey-Boisseau-International-Trio (ORBIT) creuse le sillon de l’évocation astronomique avec in-visibility. Cette thématique principale, présente dans les titres de la majorité des treize pistes du disque, se marie parfaitement avec l’univers sonore toujours très cinématographique et narratif de Stephan Oliva.
Le trio piano / contrebasse / batterie est un format exigeant. On en trouve partout sous les pierres et parmi la multitude, il est plus difficile d’avoir un discours qui attire l’attention. ORBIT y parvient tout en douceur grâce à la qualité de son écriture et le positionnement de chacun dans l’orchestre.
Les compositions, dont la plupart sont signées par Oliva, sont de deux types. Des morceaux rythmiques aux lignes anguleuses et alambiquées, dont les mélodies complexes sont souvent jouées à l’unisson par la contrebasse et la main gauche du pianiste. Des ballades lyriques et raffinées à la simplicité trompeuse (c’est ici, avec « L’Orfèvre » et « Saturn Diamonds », que s’illustre le talent d’écriture de Sébastien Boisseau).
Chaque musicien fait un léger pas de côté par rapport au rôle naturellement dévolu à son instrument dans un trio de jazz. La contrebasse joue plus volontiers les mélodies qu’elle ne souligne l’harmonie. Dans le même esprit, Tom Rainey privilégie la ligne thématique à la pulsation. Le pianiste est un parmi trois et ne tire jamais la couverture à lui. Les trois planètes ont chacune leur orbite mais elles sont en harmonie, à équidistance de la musique.