Tribune

Soyons branchés !

Ces derniers temps, quelques signes tangibles laissent penser qu’une nouvelle étape est atteinte pour le monde du jazz dans l’ère numérique.


Ces derniers temps, quelques signes tangibles laissent penser qu’une nouvelle étape est atteinte pour le monde du jazz dans l’ère numérique.

Longtemps négligé par les acteurs du jazz, le système Internet, virtuel, dématérialisé, souvent gratuit et instantané commence à être considéré au mieux comme incontournable, au pire comme tolérable.

Cependant, une fois de plus, quelques structures tentent d’avancer et cherchent à proposer le plus de possibilités avec ces nouveaux moyens.

J’en veux pour preuve le travail réalisé par le site Qobuz (avec lequel Citizen Jazz est désormais partenaire, nous en reparlerons) qui, en proposant le format « Lossless » [1] pour ses téléchargements de disques, entend restituer fidèlement le format CD (la jaquette en Pdf est incluse). Dans la même veine, le distributeur Abeille Musique (affilié à Qobuz) propose désormais aux journalistes de venir piocher dans le catalogue les nouveautés à chroniquer. Gratuit, sans émanation de CO2, sans déchets… Une très bonne idée.

Restons branchés, comme le sont les presque 4000 amis de la page Facebook de Citizen Jazz. Facebook et les flux RSS qui ont fait disparaître les newsletters. Discrètement, comme une évidence, le nombre d’abonnés à celle de Citizen Jazz fond. À ce message lourd, encombrant, qu’on oublie une fois ouvert, on préfère les informations reçues au compte-goutte, mais en permanence. Il faut donc rester branché.

Dans le même temps, Jazz(s) Rhône Alpes et le festival Fort en Jazz organisent cet été un forum sur le thème « Le jazz à l’ère de la culture numérique et de la dématérialisation ». Il était temps de se poser la question.

Il est évident qu’avec Internet, le monde du jazz est pour la première fois sur un pied d’égalité avec les autres milieux musicaux. Taper le mot « Jazz » dans Google vaut autant que de taper « star academy » : même traitement, même service. Aussi, restons branchés et profitons-en.

Il n’a jamais été aussi facile de communiquer, diffuser, annoncer à peu de frais. Nous pourrons reparler de la gratuité, que ce soit de notre point de vue (l’information) ou de celui des musiciens (leur production), mais cela aussi prend une ampleur inégalée et inévitable. Nous en profitons d’ailleurs pour diffuser dans notre rubrique « Multimédia » des captations de concerts de jazz réalisés par des professionnels et offerts par Arte Live Web.

Mais nous ne perdons pas de vue l’essentiel : en ce qui nous concerne, une information de qualité. Aussi, loin d’être un panneau d’affichage municipal (avec lequel certains acteurs du jazz ont l’air de nous confondre) ou un blog à chaud, nous trions, sélectionnons et traitons l’information. Et nous soutenons avec passion les projets auxquels nous croyons, en participant ainsi à leur plus large diffusion possible.

Bientôt, de nouvelles connexions seront mises en place pour proposer à nos lecteurs d’autres services, d’autres informations. Il y a là matière à puzzle, alors restez branchés !

par Matthieu Jouan // Publié le 1er juin 2010

[1Compression sans perte d’information.