Chronique

Yoann Loustalot Trio

Yeti

Yoann Loustalot (tp, bugle, effets, comp), Giani Caserotto (g, effets, comp), Stefano Lucchini (dms)

Quand il n’accompagne pas Daniel Humair, Émile Parisien, Aldo Romano ou bien Iggy Pop sur scène, Yoann Loustalot revient à des projets plus personnels comme Oiseau Rare, ou ce nouveau trio qu’il forme avec le batteur Stefano Lucchini et le guitariste Giani Caserotto. Autant de projets qui le maintiennent hors des cases et confirment toujours un peu plus le talent du trompettiste.

Cette formation trompette / guitare / batterie n’est d’ailleurs pas si courante, et exige beaucoup d’inventivité, là où la technique, à elle seule, ne suffirait pas. Et inventifs, les trois musiciens le sont : ils parviennent à créer une atmosphère sonore très riche tout en jouant avec beaucoup de finesse, comme s’ils cherchaient à faire sonner l’imperceptible.

Chacun des neuf titres qui composent Yeti sont des premières prises, ce qui confère à l’album un caractère authentique et immédiat. Le titre « Echoes » ouvre la marche avec une certaine candeur, dans un balancement de figures rythmiques qui procure une sensation de montées et de descentes cycliques. Des titres comme « Welcome to Valhalla », « Kips Bay », ou encore « Yasmine », possèdent une telle envergure qu’on oublie parfois que les musiciens ne sont que trois. « Country Side » suggère une sorte de blues pour lequel la guitare de Giani Caserotto s’insère dans les phrasés de caisse claire de Stefano Lucchini.

Le disque donne cette sensation de mouvement sans retour, d’une avancée au cœur d’un paysage dégagé, que laisse deviner le morceau « Yeti’s Call ». La pochette l’évoque : les trois musiciens font corps dans la peau de ce personnage mystérieux et énigmatique, porteur de tout un imaginaire que la musique illustre à merveille.