Dossier

Peter Brotzmann, la machine gun

Peter Brötzmann est sans doute l’un des musiciens européens qui a le plus marqué cette forêt luxuriante qu’est le Free Jazz mondial. Né en Allemagne, à Remscheid en Rhénanie en 1941, il nous a quittés ce 22 juin 2023 après avoir durablement transformé l’approche de ses instruments dès la fin des années 60.


« Je pense que ma notoriété aux États-Unis a aussi à voir avec le fait que je n’ai jamais fayoté. J’ai toujours été conscient d’être un Européen blanc et j’ai fait ce qui me semblait être bon. J’ai ainsi vécu des moments très drôles avec mes amis Noirs où l’on se provoquait et se défiait. La première impression que je leur faisais : « Qu’est-ce qu’il veut ce petit Européen ? » Il fallait leur montrer - c’était parfois très bête et stupide (rires) - qui pouvait jouer le plus fort et le plus longtemps ! Ensuite, ils se taisaient. Vous deviez leur montrer que vous aviez quelque chose à offrir, parce qu’ils étaient habitués à ce qu’on joue soit comme Johnny Griffin soit comme Albert Ayler ou du moins, qu’on essaie de le faire. »
Peter Brötzmann, 26 février 2011, Wuppertal.




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