François Raulin
François Raulin © Laurent Poiget
C’est un lieu commun de dire que le jazz est une musique d’intégration : elle accueille toutes les musiques du monde. A Nevers, pour la trentième édition du D’Jazz Festival, François Raulin avait invité la comédienne Anne Alvaro à se joindre au trio qu’il forme avec Ramon Lopez et François Corneloup. Un quartet aux origines mêlées, Anne Alvaro étant née de l’autre côté de la Grande Bleue et Ramon Lopez étant natif d’Alicante et spécialiste entre autres de musique indienne.
Ces quatre musiciens étaient réunis autour du souvenir d’Ishi, un Amérindien, seul survivant de la tribu des Yanas exterminée par les colons de Californie au début du 20e siècle. « Restez, je m’en vais » était le titre choisi pour ce spectacle.
Toute cette variété d’origines se retrouve dans cette photo de François Raulin, pianiste occidental à la technique étincelante, devant son immense Steinway. Mais ses mains ne sont pas posées sur le clavier de ce prestigieux instrument. Elles tiennent au contraire un modeste piano à pouces, un Mbira des peuples d’Afrique, objet plus ou moins bricolé, plus ou moins précis. Ces deux pianos que tout distingue et que tout oppose se retrouvent pourtant réunis sur scène dans un concert de jazz. Alors, oui, le jazz est un lieu commun qui fait place à toutes les musiques et à tous les combats.