Scènes

Compte rendu : Le trio Angelini / Gargano / Moreau sur la Péniche l’Improviste


Bruno Angelini (piano)
Mauro Gargano (contrebasse)
Fabrice Moreau (batterie)
- Vendredi 19 Janvier 2013

La neige tombe sans discontinuer sur Paris… 6 cm à peine en deux heures… mais ce n’est pas une raison pour ne pas rejoindre la péniche l’Improviste amarrée sur le canal Saint-Denis… c’est un lieu cosy où l’on ne risque pas d’attraper froid. Le camion de France Musique est déjà câblé, couplé à la Péniche pour l’enregistrement du trio. L’ambiance du concert telle que retransmise est d’une fraîcheur et d’une authenticité exceptionnelles… presque mieux que sur place, pourvu que l’on ait été un peu trop loin, trop près ou de côté. L’équilibre est parfait, ne le manquez pas !

En jazz, les trios sont issus de rencontres parfois fulgurantes, fortuites, sans lendemain ou définitives. La grande force des musiciens est de savoir s’associer et improviser dans l’instant en toute complicité sans nécessairement posséder un long passé commun. Ils se fondent, se confondent, se rencontrent sans forcément d’a priori. Le tout est d’en faire partie, tels ces trois brillants musiciens qui donnent immédiatement l’impression de jouer ensemble depuis des décennies…

Le trio mêle les standards - « Two Lonely People » (de Bill Evans, qui influence visiblement le pianiste), un « Round Midnight » (Monk) transfiguré, « Some Echoes » de Steve Swallow, « Nefertiti » de Wayne Shorter (avec une belle intro du batteur), « Ida Lupino » de Carla Bley - et les compositions - « L’indispensable Liberté », « Immersion », « Caroline », « Adrian danse » (signées Angelini), puis « Prélude » et « Avant 1903 » (Gargano) et enfin « Vert » de Fabrice Moreau, grand amateur de peinture ; un morceau qu’on a déjà pu entendre interprété par le trio de Jean-Philippe Viret avec Edouard Ferlet.

Deux sets de musique poétique, mélodiste et lyrique dans une ambiance cool, tout en retenue, par un trio élégant dont on retrouvera le répertoire sur So Now ?… (2009), sur le label sans bruit après un retour en douceur dans un Paris feutré et enneigé, comme dans un rêve - un rêve suscité par ce concert intimiste.


© Hélène Collon

La suite du concert en vidéo : Épisode 1, Épisode 2

Le Reportage dessiné