Chronique

David Bressat

Alive

David Bressat (p), Eric Prost (ts), Aurélien Joly (tp), Florent Nisse (b), Charles Clayette (dms)

Label / Distribution : Inouïe Distribution

S’il est indéniable que le parcours de David Bressat est singulier à plus d’un titre, il se conjugue pourtant au pluriel, dans une démarche toujours tournée vers le collectif. Cet ancien ingénieur qui un jour prit la décision risquée de faire de sa vie une musique, intégra la classe de jazz au conservatoire en troquant sa clarinette pour le piano, sous les conseils à l’époque de Mario Stantchev. Très actif à Lyon, au sein du Hotclub, puis à l’origine du collectif Polycarpe, et enfin de l’incontournable Périscope, voilà plus de 15 ans que le musicien multiplie les projets « passerelles », entre les genres et les gens, avec le jazz comme état d’esprit, et la chanson française ou encore la musique classique comme matières premières.

Rien de surprenant, donc, que le trio qu’il conduit depuis plus de 10 ans se mue souvent en quartet, voire en quintet, comme ici avec ce nouvel album enregistré en public, au Crescent, à Mâcon. On retrouve cette solide section rythmique incarnée par Florent Nisse à la contrebasse et Charles Clayette à la batterie - et quel batteur ! -, auxquels se joignent le saxophoniste Eric Prost déjà invité sur l’album Soleil Caché, et le fabuleux trompettiste Aurélien Joly, que l’on a notamment pu voir aux côtés de Matthieu Michel, Stéphane Guillaume, ou encore au sein du sextet d’Anne Quillier, pour ne citer que ceux-là.

Une formation de choix qui nous livre ici 7 compositions inédites, brillamment interprétées dans l’énergie du live, restituées avec un son limpide, dans un disque lumineux. Oscillant en permanence entre modernité et tradition, on se plonge immédiatement dans ce jazz prodigue, exigeant mais toujours accessible. Alive ne peut mieux porter son nom, il s’agit d’une musique bien vivante, et qu’il soit enregistré en public n’est pas anodin dans l’âme de cet album. David Bressat et son équipe sont de ces artistes qui font du jazz un langage universel, et dont l’impulsion première reste toujours la générosité. Un disque sur lequel on peut se jeter les yeux fermés, mais les sens bien en éveil.