Chronique

Jean-Michel Pilc

Cardinal Points

Jean-Michel Pilc (p), Sam Newsome (ss), James Genus, François Moutin (b), Ari Hoenig (d), Abdou M’boup (perc).

Français de New York, Jean-Michel nous avait enthousiasmé avec un trio remarquable d’intelligence et virtuosité sensée. Il a gardé l’atypique Ari Hoenig, remplacé Moutin par Genus à la basse, moins chaleureux mais plus terrien, rajouté le saxophoniste Sam Newsome, et invité les percussions d’Abdou M’Boup. La musique n’est plus la même, beaucoup plus écrite, influencée par le contrepoint, et très marquée par la présence de Newsome. Pilc reste un extraordinaire pianiste, à la technique impressionnante mais joyeuse et joueuse, quelque chose comme Martial Solal en short. Il se laisse parfois aller à un certain impressionnisme, voire romantisme par moments, mais d’un arc en ciel en noires et blanches revient toujours à son ouvrage. Car il y a là dedans un indéniable petit côté exercice. On déplorera juste la relative discrétion d’Hoenig, lui habituellement éblouissant d’invention. C’est un tous cas un album passionnant, qui aurait pu s’appeler l’Art de la Fugue, mais le titre était déjà pris.