Chronique

Nicolas Folmer

Sphere

Daniel Humair (dm), Dave Liebman (ts, ss, fl), Michel Portal (bcl, ss), Emil Spanyi (p), Laurent Vernerey (b)

Label / Distribution : Cristal Records

La pochette, les titres, les comparses : tout semble indiquer que Nicolas Folmer tente une nouvelle sortie dans la « stratosphère » du jazz. C’est d’ailleurs l’intitulé du premier morceau de ce disque, qui arbore un noyau atomique de structure inconnue et peut-être des électrons très libres, puisque non visibles. Mais audibles ! Oyez donc le line up. Et même si les musiciens ne jouent pas forcément tous en même temps, ils imprègnent de leur personnalité cette belle aventure parmi les astres, sous les souffles alternés de Michel Portal et Dave Liebman.

Objectif atteint, « ils ont marché sur la lune », tels des Pierrot lunaire – Liebman à la flûte et au soprano, rejoint par le « petit » Nicolas, on est bien là dans la grande musique des sphères. Surtout quand vibre la cymbale de Daniel Humair – quoi de plus vibratoire et cosmique ? – et que pulsent les deux autres rythmiciens Emil Spanyi et Laurent Vernerey. En fait, une vraie musique bien terrienne, ancrée dans nos attentes de vivants ou nos « Bulles d’amour » et « Boules de neige » – autres titres de cet album.

Nicolas Folmer donne et se donne dans les sphères, sans s’y enfermer, au contraire. Le voilà qui s’élance vers une nouvelle voie, celle du compositeur et de l’interprète, affranchi peut-être de ses « monstres » tutélaires – tel Wynton Marsalis, pour ne pas le nommer, mentor certes des plus honorables et à l’occasion encombrant « génie classique ».