Rebecca Martin

Twain

Rebecca Martin voc ;, gt, Larry Grenadier, b ; Dan Reiser dms ; Pete Rende p, kb ;

Distribution / Label : SunnySide Records

En noir et gris, deux visages les yeux baissés, un homme, une femme, simplement vêtus.

C’est avec la même simplicité que se présente la musique, plutôt folk, intimiste, portée par l’authenticité d’une voix au timbre singulier, à l’aigu aussi clair et délicat que le médium est râpeux, à faire pâlir d’envie les buveurs de gin…Pas de recherche de prouesses vocales, il n’en est nul besoin, l’émotion et le talent sont là. Les arrangements sont discrets, élégants, juste ce qu’il faut pour mettre les chansons en valeur.

Rebecca Martin signe toutes les compositions, hors « Sophisticated Lady » bien sûr (a-t-elle choisi ce standard par contraste avec sa noble simplicité ?) en duo avec la contrebasse de Larry Grenadier, dont la réputation n’est plus à faire ; là ses intonations ne sont pas sans rappeler la grande Sheila Jordan dans la grâce et l’épure.

De l’ensemble se dégage une tonalité mélancolique et douce mais pas seulement - voir l’aérien et joyeux « On A Roof Top » -, un joli sens mélodique (« In The Early Winter Trees ») et un sentiment de proximité accentué par la prise de son du pianiste lui-même ; glissent et crissent les doigts sur les cordes de la guitare, résonne naturellement la contrebasse ; le piano est clair, les peaux sont mates, tout est proche, comme la voix où s’enchevêtrent les branchages d’un été touffu. Musique de chambre. Discrètement envoûtante.

par Minerva // Publié le 22 avril 2013