Chronique

Stefano Di Battista et Sylvain Luc

Giù La Testa

Stefano Di Battista (as, ss), Sylvain Luc (g), Daniele Sorrentino (b, cb), Pierre-François Dufour (dms, cello)

Label / Distribution : Just Looking/Harmonia Mundi

La rencontre entre Stefano Di Battista et Sylvain Luc se présente de manière très alléchante puisque c’est avant tout la réunion de deux instrumentistes hors pair et de deux musiciens qui, d’un disque à l’autre, se montrent systématiquement inspirés. D’ailleurs, si Giù La Testa est le produit d’un quartet, on constate que Daniele Sorrentino à la basse et Pierre-François Dufour à la batterie et au violoncelle sont quasi relégués au rang d’accompagnateurs. « Dingo Rock » (Michel Legrand), par exemple, se clôt sur un solo de Dufour mais on a plutôt le sentiment, d’un bout à l’autre, d’un dialogue fort riche entre le guitariste et le saxophoniste.

Hormis une reprise énergique d’« I Got A Woman » (Ray Charles), « Sauvage » (Sylvain Luc) et « Dingo Rock », tout ici se savoure ici lentement et avec raffinement et on penche plutôt vers l’univers de la ballade cinématographique. Et pour cause : outre ces trois pièces, le disque revisite en dix étapes sept musiques de film, dont un très délicat « Giù La Testa » (Morricone, bien sûr) - un qualificatif qui s’applique très bien à l’ensemble, d’ailleurs. Notons les beaux chorus déployés sur « Fresh » par les duettistes, et les superbes interprétations de « Touch Her Soft Lips And Part » (William Walton), « Love Theme For Nata » (que Morricone a écrit pour Cinema Paradiso), ou encore d« Otto E Mezzo » (Nino Rota) dans une version percutante.

Après les relectures des musiques des films de Fellini par Steven Bernstein, Giù La Testa est un émouvant hommage à des mélodies qu’on a tous entendues, voire sifflées.