Chronique

Vincent Segal

T-Bone Guarnerius

Vincent Segal (cello) + Magic Malik (fl, voc), Seb Martel (g), Piers Faccini (g, voc), Mama Ohandia (voc), Glenn Fems (tb), Vic Moan (mandoline, voc), Gilles Coranado (g), Pascal Palisco (acc)

Label / Distribution : Label Bleu

D’abord, les lieux et heures d’enregistrements ( 23h dans une chapelle, 4h30 à la porte de Bagnolet) comme vecteur de l’inspiration.
Ensuite un casting peu banal qui passe allégrement d’un griot à un guitariste expérimental. C’est un objet quasi surréaliste que vient de sortir Vincent Segal, regroupant des duos inédits et quelques solos.

Rien d’étonnant finalement si on connaît bien le personnage ; ce disque hétéroclite à souhait étant le parfait reflet de ce musicien volontiers inclassable. Parti du classique pour un premier virage vers l’I.R.C.A.M., Vincent Segal aura croisé le jazz (Ferris, Lourau, Merville…), la chanson (M, Cesaria Evora etc.), l’Afrique avec Doudou N’Diaye Rose Jr, l’électronique dans le duo Bumcello qu’il forme avec Cyril Atef.

Du jazz, il n’a sans doute pas l’attitude du soliste ; son improvisation procède ici par empilement successif (lutherie électronique oblige) et doit plus à la musique répétitive américaine, le rock ou les musiques extra européennes.
Dans cette succession de momentanées, c’est le climat dicté en partie par l’atmosphère des différents lieux (tendez l’oreille) qui prédomine et auquel le violoncelliste est au service.
A la fois poétique et singulier (merveilleux Malik et Ferris), déroutant par la complexité, simple comme une chanson, frisant parfois l’anecdote, cet album est un premier pari réellement gonflé.