Chronique

Dominique Bouzon

La Traversée

Dominique Bouzon (flûtes)

Label / Distribution : Musicast

Premier disque en leader, premier disque en solo. La flûtiste Dominique Bouzon propose ici de l’inédit, de l’inouï, du « spécial »… Une dizaine de titres (deux reprises seulement) bien cadrés, un disque auto produit puis distribué, une simplicité timide, de l’humour, voilà les caractéristiques du projet. En fait de solo, la flûtiste utilise la technique du re-recording pour proposer des parties à trois, quatre, cinq voix. En fait de flûtes traversières (La traversée ! et oui…) Bouzon joue et maîtrise toute la famille : piccolo, flûte en ut, alto en sol, la basse et l’octobasse (comprenez un machin d’un mètre cinquante, de dix kilos, en forme de « f » qui vous sort des sons de transatlantique à vapeur) modèle rarissime existant à une petite dizaine d’exemplaires sur cette planète. Voilà le décor. Pour le reste, c’est stupéfiant. Le travail d’écriture est remarquable. Tous les morceaux sont construits avec des lignes de basses, des médiums, des aigus en contrepoint, à l’unisson ou en accords, la flûtiste, par la magie du multi-pistes devient femme-orchestre. Chaque morceau est un univers dans lequel Dominique Bouzon utilise successivement chacune des techniques connues à la flûte (celles qui sont chères à Roland Kirk et Malik Mezzadri, entre autres) souffle, jeu chanté, slap, pizzicato, jeu de langue…Sur Just friends, c’est une walking (very) bass qui sous-tend l’ensemble, la mélodie est jouée-chantée. Dans Forêt bleue, on croit entendre les tambours africains, ce n’est QUE du slap à la flûte basse…
On entend dans ce disque, du ney, de l’orgue, de la percussion, de la contrebasse, du synthé, du sax… ce sont les flûtes. Et surtout, elle swingue ! Donc, si vous aimez la flûte, la bonne musique et la sérénité, procurez vous rapidement ce petit chef-d’œuvre. Il est en vente sur alapage.com et musicast.fr.