Chronique

Quentin Dujardin

Khamis

Quentin Dujardin (g), Jalal El Allouli (vln), Damien Libert (fl, perc, saz), Arount Hellofs (perc), Tuur Florizone (acc), Mohamed Anas Taïb (voc), Stephan Lay (perc)

Label / Distribution : Arsis World

Khamis est le second album du guitariste belge Quentin Dujardin. Guitare acoustique, flûte, violon, quelques percussions et un accordéon discret suffisent à créer une musique aérée et intime, fortement parfumée de musiques nord-africaines. Dujardin écrit que dans le désert « Il n’est plus besoin de chercher, tout s’annule, s’arrête et vous fait voir l’évidence de chaque chose », et cette recherche de simplicité transparaît dans sa musique.

Dans Durnal sous la pluie, Istambul, Désert et Les pleurs de Bagdad l’écriture de Dujardin semble combiner des contours flous, une impression de flottement avec une certaine rigueur structurelle, ce qui permet aux musiciens de nous bercer du flot de leurs rêveries modales sans se laisser aller à des divagations sans fin. Ces morceaux doux expriment nostalgie ou tristesse, celles qui résonnent dans les grands espaces vides. Sur Solo, Dujardin laisse le côté américain de son jeu (blues, country, slide) rejaillir et se mêler à ses influences arabes.

Longa Shenez et Yurgo sont deux morceaux traditionnels arabes. Le premier introduit des attaques plus incisives, des rythmes de danse et la bonne humeur du bal populaire ; le second clôt l’album avec un violon chantant l’amour romantique, un aspect absent jusqu’alors. Sur ces morceaux comme à chacune de ses interventions, Jalal El Allouli est remarquable : son violon reproduit le chant du muezzin tout comme un saxophoniste de jazz reproduirait les exhortations du pasteur.