Chronique

Baron/Daures/Béliah/Dommartin

Wark

Marc Baron (as), Antoine Daures (ts), Sébastien Béliah (b), Guillaume Dommartin (dm)

Label / Distribution : Le Petit Label

Légèreté d’un premier morceau pourtant ouvert comme une explosion puis lancé comme un train à pleine vitesse, avec au milieu un échange libre comme l’air entre les soufflants, après que batterie et contrebasse se sont éclipsées, puis une seconde partie affirmant une certaine contemporanéité qui ne renie en rien la tradition… soit l’improvisation et l’écriture mariées avec bonheur, un condensé de ce qui va suivre.

Un quartet de rêve, fondé sur les talents de compositeur de Sébastien Béliah, qui sait manier l’orchestration en ménageant à ses acolytes de larges espaces de vagabondages. Maniant avec un même bonheur unissons et improvisations collectives ou autres contrepoints, le groupe est d’une rare cohésion. On pense à Don Cherry période Old And New Dreams pour la soif libertaire, ou à John Zorn et Masada, notamment sur « Tangram » ; mais Wark reste une œuvre personnelle, celle d’un quartet qui a de la suite dans les idées et nous éblouit en à peine plus d’une demi-heure. Propulsés par la contrebasse rebondissante de Bélah et la batterie protéiforme et foisonnante de Dommartin, les deux saxophonistes Marc Baron à l’alto et Antoine Baures au ténor explorent et virevoltent, déployant un paysage riche, subtil et prenant. Et voilà l’auditeur embarqué dans un voyage trop court, semé d’évolutions rythmiques et de surprises mélodiques.

Ce disque, véritable révélation, donne envie de partir à la découverte du quartet sur scène tant on sent que cette musique doit s’épanouir dans l’instant.