Big Band de petite Camargue… avec un tel nom on aurait vite fait de regarder cette formation avec une pointe de condescendance, se demandant si elle est plutôt sel ou taureau. Alors s’il ne s’agit pas du dernier disque de Maria Schneider, il n’en reste pas moins que El Mungo pasa est joli comme tout.
Cette bande gardoise avait déjà commis des précédents, dont L’Anapausis de la septante pour lequel ils s’étaient adjoint les services de Denis Badault. Cette fois, ils se sont placés sous la houlette du pianiste Christian Lavigne et ont invité quatre « guest stars » comme ils le disent, à savoir Beppe Caruso, Fabien Mary, Gérard Pansanel et André Villéger. Mais attention, pas de partage entre des invités prestigieux – et ils le sont – et la plèbe du Gard. Les cinq morceaux que comporte ce disque sont très bien faits : de longues compositions sur lesquelles se développent des chorus. Bien sûr ces « guest stars » en sont bien, comme le prouvent les solos que les quatre prennent successivement sur « Cirrus Map ». Mais ceux des locaux de l’étape sont eux aussi fort agréables à écouter et il ne serait pas du tout vain d’aller laisser traîner ses écoutilles du côté de la Camargue. On y entend de belles choses.