Ceramic Dog

Cinquième album pour le Ceramic Dog de Marc Ribot, et la formule un peu convenue mais efficace de Punk Jazz continue à essaimer et à décliner sa recette (« Soldiers in The Army of Love »). Toujours constellé d’invités, Connection montre avec le morceau-titre que la morgue du trio, où Shahzad Ismaily donne de la voix, n’est pas tarie. On le retrouvera également à la basse dans « No Name » où apparaît le saxophoniste James Brandon Lewis, entre autres surprises. Comme les autres albums de Ceramic Dog, c’est la relation particulière entre Ribot et le batteur Ches Smith qui nourrit la dynamique parfaite du trio, notamment dans le puissant et bien nommé « Heart Attack » où la rythmique est lourde face à une guitare qui fouille les profondeurs comme un soc de charrue, et face à la voix d’Ismaily, redoutable comme une giclée d’acide. Ici, James Brandon Lewis est dans un rôle parfait de détonateur, dans un registre où on ne l’attendait pas. Retrouver Ceramic Dog, c’est le plaisir de l’habitude : ça fonctionne. C’est ce qu’on demande à un tel concentré d’énergie.