Chronique

Denis Colin Trio

Something In Common

Denis Colin (bcl), Didier Petit (cello), Pablo Cueco (zarb), Mike Scott (g), Wain Mc Farlane, Snap G, Doe, Gwen Matthews, Jevetta Steele, Jearlyn Steele, JD Steele, Fred Steele, Billy Steele (voc)

Label / Distribution : Universal

Un an après Michel Portal, le clarinettiste Denis Colin s’est envolé à Minneapolis, sous l’égide du même producteur Jean Rochard. Il est allé sur ces terres « Princiennes » en compagnie des deux musiciens qui composent depuis longtemps son trio : Didier Petit au violoncelle, et le joueur de zarb (percussion iranienne) Pablo Cueco. Le but de ce voyage était la rencontre de chanteurs locaux, autour d’un répertoire qui comprend quelques grands noms de la musique noire, qu’elle soit jazz (Rollins, Shepp, Coltrane), soul (Wonder) ou rock (Hendrix).

Des mots viennent tout de suite à l’esprit quand on écoute le résultat : respect, humilité, chaleur, sans doute les qualités que les deux « clans » musicaux ont mis en œuvre pour trouver ce quelque chose qu’ils avaient en commun. Ce quelque chose qui fait tomber les barrières musicales, sans doute les préjugés, et qui rends la rencontre et la musique tout simplement évidentes.

On n’a pas cherché ici à trafiquer ou à provoquer. Finalement, la revendication de Blasé est intacte, l’incantation d’Amen aussi etc…Ce qui rend l’écoute passionnante, c’est la variété des territoires abordés et surtout cette impression que personne ne veut parler plus fort que l’autre (et pourtant on aura sa dose de douce violence dans If 6 was 9 par exemple ou Blasé).

On retrouve de Colin une clarinette basse magnifiée, tantôt criante (voire gutturale), tantôt très chantante (écoutez le chorus de Turkish women at the bath). Ses compagnons sont unis et les chanteurs ont de l’âme à mettre dans l’ouvrage (l’excellente famille Steele par exemple).

Bref, une vraie réussite.