Chronique

Léa Bardiau, Guillaume Fougeret

Le son des autres

Léa Bardiau (réalisation), Guillaume Fougeret (réalisation), Sylvère Kretzschmar (montage), Louis Deurre (mixage), Valérian Cornuaille (collaborateur son)

Label / Distribution : Autoproduction

L’idée a germé un jour de 2013 alors que Léa Bardiau faisait les montages de vidéos pour l’exposition « Great Black Music » de la Villette. Guillaume Fougeret voulait, lui, faire un tour de quelque chose - sac au dos, ou genre. Et puis, assez rapidement, après avoir acquis une – poussive mais fidèle – camionnette, tout ce qu’il faut de matériel vidéo et une bonne dose de foi en l’humanité, ils ont mis les voiles pour un tour d’Europe de quelques mois avec à la clé la volonté de capter des moments de musique pris dans leur jus.

C’est donc un film sans scénario, ou plutôt dont le scénario a été entièrement écrit au montage. Pas ou très peu de prises de contact en amont et des captations qui se sont faites au gré des rencontres. Imaginez donc : les deux réalisateurs posaient leurs bagages, crevés après des heures de route ou tout simplement parce qu’ils avaient envie de s’envoyer une lampée d’un doux nectar et, en papotant ici et là, apprenaient qu’un groupe se produisait dans un bar ou sur une scène à quelques encablures de là. Les différentes séquences du Son des autres ont toutes été constituées ainsi et in fine le film interroge, autant à travers du jazz, que du rap occitan, du métal, du flamenco et autres traditionnels revisités de Grèce et d’ailleurs, cette question essentielle : qu’est-ce que la musique ? Sachez aussi que, si on croise quelquefois des groupes sur des scènes somme toute conventionnelles – c’est le cas des quatre fantasques Toulousains de Pulcinella – c’est le plus souvent la musique faite dans des bistroquets ou pour une manche dans la rue qui a voix au chapitre. Un projet ingénieux et, à la clé, un road movie musical, souriant et plein d’humanité.