Chronique

Nyssa Musique

Comme Au Moulin

Armand Amar (Congas, Mbira, Synth, Gong, Goblet Drum -Tabla, Perc), Renaud Garcia-Fons (b), Henri Tournier (fl), John Boswell (Goblet Drum - Tabla, Steel Drums, Marimba, Gong, Bata, Perc), Jean François Roger (Marimba, Vib, Glockenspiel, Gong, Congas, Tibetan Bowls)

Label / Distribution : Ici Bientôt

Fin avril 2021, le label Ici Bientôt réédite et nous fait découvrir par la même occasion le chef-d’œuvre intitulé Comme Au Moulin, premier et seul album enregistré par la formation Nyssa Musique, en 1985, à Paris.

Une œuvre libre et profondément vibrante, complexe et hypnotique, enregistrée par cinq musiciens au sommet de leur capacité phénoménale d’improvisation : Armand Amar, Renaud Garcia-Fons, Henri Tournier, John Boswell, Jean-François Roger.

Comme un pont jeté entre jazz spirituel, folk, minimalisme et ambient. Entre la pure avant-garde et le concept de musique « Fourth World » développé par Jon Hassell.
Mêlant le chant déchirant à l’archet de la contrebasse, la flûte spirituelle et la combinaison de percussions atypiques, leurs créations sont imprégnées de musiques classiques et répétitives contemporaines.

Retour dans les années 1980 :

Armand Amar, compositeur de musique de ballet contemporain joue avec John Boswell, qui rentrait d’Inde où il avait étudié les tablas pendant de nombreuses années. Armand travaille avec le chorégraphe Peter Goss, originaire d’Afrique du Sud, dont la salle de cours et de répétition se trouve rue des Petites-Écuries, Paris 10e, dans le même bâtiment que la salle de concert Le New Morning, à l’étage au-dessus. Trois autres musiciens les rejoignent : Jean-François Roger, percussionniste, spécialiste du marimba et du vibraphone, Henri Tournier, multi-flûtiste et Renaud Garcia-Fons, contrebassiste, passionné du Moyen-Orient et qui a développé un jeu virtuose à l’archet. La salle de répétition est rapidement envahie par le phénoménal instrumentarium et la collection de percussions mis en place par Armand Amar, ce qui faisait parfois râler le chorégraphe. C’est dans cette salle que se soude le groupe, qui répète jusqu’à trois fois par semaine, pendant deux années. Henri Tournier raconte la suite : “Nos premiers concerts se sont tenus dans un autre cadre improbable, une demi-sphère sous pression, une bulle par laquelle on accédait via un sas, une bulle dont l’intérieur était tapissé de photos projetées durant toute la durée du concert. »

Le groupe s’arrêtera un an après la sortie du disque.

par Alice Leclercq // Publié le 6 juin 2021
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