Chronique

Oded Tzur

Here Be Dragons

Oded Tzur (ts), Nitai Hershkovits (p), Petros Klampanis (cb), Jonathan Blake (d)

Label / Distribution : ECM

On trouve ici, comme on pouvait s’y attendre, la patte si caractéristique d’ECM. Une esthétique très épurée, soyeuse, mélange d’introspection et de taciturnité. Les mélomanes adeptes des univers où l’on prend son temps, qui aiment à entendre la musique se lover tranquillement, y trouveront leur compte. Tout est extrêmement délicat, calme, gracile. Les tempos sont lents et permettent à chaque instrument de développer ses phrases avec beaucoup de volume et de profondeur, ainsi qu’en témoigne par exemple le chorus de Nitai Hershkovits sur le premier morceau, celui qui a donné son titre à l’album ; on serait bien en peine de comprendre de quels dragons il s’agit ici. Vous n’y trouverez pas de feu qui surgit de leurs narines, pas même une flammèche. Rien du tout. Ils sont pacifiques comme tout et cette placidité traverse le disque jusqu’à « Can’t Help Failing In Love », reprise d’une composition de Luigi Creatore, Hugo Peretti et George David, que le trio s’approprie en une douce ballade qui nous ferait volontiers verser dans les bras de Morphée pour un voyage paisible et empli de sérénité.