Chronique

Paul Lay

Mikado

Paul Lay (p), Dré Pallemaerts (batt), Clemens Van Der Feen (cb), Antonin-Tri Hoang (as, bcl)

Label / Distribution : Laborie Jazz

Remarqué par la critique voici quatre ans pour son premier album Unveiling, Paul Lay (prononcez l’i grec, merci : Laÿ) a pris son temps pour sortir son deuxième album en tant que leader. Voici Mikado. Ce titre, en l’occurrence, ne désigne pas l’empereur du Japon. Le revers du CD présente en effet les fines baguettes du jeu d’adresse bien connu, et quatre d’entre elles portent le nom d’un musicien. Image appuyée, porteuse d’un message clair : le quartet se veut indissociable, intriqué, imbriqué.

Piano, saxophone / clarinette basse, basse, batterie : une formule très connotée « jazz club ». Paul Lay assume ce classicisme et le met au service de compositions raffinées, équilibrées, agréables. Il ne dédaigne pas, toutefois, de nous réserver de temps à autre quelques surprises : les sautes rythmiques de « Workaholic », les virevoltantes ritournelles de « Ka », les teintes country/folk de « Dolphins », les traits d’archet de « Little Changes », les angles aigus de « Awake », le jeu de miroirs entre « Ouverture » et « Épilogue »….

La paire rythmique Pallemaerts / Van der Fen fournit au quartet un socle robuste, et le dialogue entre le son très droit d’Antonin-Tri Hoang (saxophones, clarinettes) et la stabilité du piano apporte le courant d’air frais qui fait de cette formation un peu plus qu’un quartet de plus.

Pourtant, on aimerait parfois entendre craquer les coutures, voir se friper un peu ce costume très bien repassé. Peut-être sur scène…