Scènes

Soirée TSF Jazz You and The Night and the Music

L’Olympia, jazz total pour un soir…


L’Olympia, jazz total pour un soir…
Rituel. La soirée annuelle de TSF, qui s’est donnée à guichets fermés, a accueilli la fine fleur du jazz hexagonal et autre, dont Daniel Humair et l’inusable Jon Hendricks. Entre initiation, retrouvailles, promotion, découverte et lien avec les auditeurs, ce schuss musical de fin d’année a atteint son but.

17 décembre. La salle est pleine, le public sage. Le Beats & Pieces Big Band, pas très connu au bataillon, est sur scène pour lancer cette 10ème soirée made in TSF : « You and The Night and The Music ». Soirée longue, riche, multiple. Au départ, organisée autour de douze orchestres égrenant les douze mois de l’année, elle s’amuse à pousser les murs et le calendrier pour présenter, cette fois, « les dix-sept formations de l’année ». On connaissait les années bissextiles, TSF invente pour la bonne cause les « mois » bissextiles, via des coups de coeur et autres invités d’honneur dont personne, évidemment, ne se plaindra. Exemple entre tous, Daniel Humair, dont le geste de peindre rejoint de plus en plus le geste de battre.
Allez savoir pourquoi, la soirée fait un peu penser au Tour de France : temps imparti, étapes minutieusement préparées et changements de plateaux parfaitement orchestrés avec, en paravent et aux commandes, deux équipiers de TSF passés maîtres gouailleurs/farceurs dans les enchaînements.

Bref, on n’a pas chômé. Et surtout, on ne s’est pas ennuyé, malgré les écueils de l’exercice (pour les musiciens, les machinos et les spectateurs) et l’inévitable aspect gentiment auto-promo de l’affaire, chaque groupe bénéficiant d’un affichage en grand de son dernier album en date, dont est extrait le morceau joué. L’intérêt de cette soirée était aussi dans son patchwork : jeunes et vieux, musiciens en devenir ou artistes hissés au firmament du jazz hexagonal (New York inclus puisque plusieurs de ces Hexagonaux y sont installés).

Au total, et cette dernière image de la soirée demeure, précieuse, tous rassemblés côte à côte, ils/elles ont été une centaine à se partager l’Olympia ce soir-là, du solo au grand orchestre, acoustique, vocal ou électrique/numérique. Tous styles, tous instruments confondus. Laurent De Wilde en trio pour démarrer, désormais au piano acoustique, Omer Avital (en quintet) pour finir. Entre les deux, quinze formations, donc, locataires de la grande scène pendant 5-8 mn au maximum. Dans certains cas, c’est suffisant pour emporter immédiatement l’adhésion. Ainsi, et on ne s’en étonnera pas, des quelques vocalistes de la soirée, Leïla Martial avec Valentin Ceccaldi, Cécile McLorin Salvant avec Jacky Terrasson, qui effleure comme pas deux le Yamaha de concert prêté par la marque pour l’occasion et, surprise, Sachal Vasandani qui invite Jon Hendricks, 92 ans et qui sait combien de scat entonnés devant de telles salles, heureux comme un gosse même s’il peine un peu sur le trombone ou la contrebasse…

Au final, joué par l’Orchestre de cérémonie Beats & Pieces Big Band, la soirée tient ses promesses, comme on dit, entre initiation, fête (avec le Robeurt Féneck & Mad in Swing Big Band), promo, entre-soi et sympathique rituel amical dénué de prétention ; c’est tout à l’honneur de TSF (89.9), qui a lancé la première édition de sa « Night » au New Morning, un beau jour de décembre 2003.