Chronique

Stacey Kent

The Boy Next Door

Stacey Kent (voc), Jim Tomlinson (ts), Colin Oxley (g), David Newton (p), Dave Chamberlain (b), Matt Home (d), Curtis Schwartz (voc)

Label / Distribution : Candid / Harmonia Mundi

Voix claire, presque dénuée d’ornementation, son style calme et confiant - la musique de Stacey Kent est l’équivalent musical d’un chocolat chaud et sucré bu tandis qu’on est lové au fond d’un fauteuil en cuir moelleux : c’est un plaisir dont on se cacherait presque. La musique légère de la chanteuse américaine se consomme facilement, mais conserve une fraîcheur qui réjouit à chaque écoute.

Ceux qui connaissent ses albums précédents ne seront pas dépaysés. Le répertoire s’élargit un peu : viennent compléter les standards du Great American Songbook des morceaux un peu plus modernes tels What the World Needs Now Is Love, You’ve Got A Friend ou encore une version courte mais magnifiquement délicate du Bookends de Paul Simon, (que Kent cite comme une de ses influences majeures). L’autre grande nouveauté côté répertoire est l’ajout de deux morceaux français au titre en forme d’interrogation : Que reste-t-il de nos amours ? et Que feras-tu de ta vie ?. Alors qu’il y a deux ans elle me confiait ne pas encore songer à chanter dans une autre langue que l’anglais (elle parle également français, italien et allemand), Stacey Kent franchit ici le pas et dévoile un accent charmeur et maîtrisé.

Comme à son habitude, le quintet de Kent est à géométrie variable, profitant de ses multiples configurations pour créer des atmosphères distinctes et rester dans un style impeccablement classique au swing léger et accueillant.

Les seuls bémols sont la présence de quelques morceaux assez faibles (The Boy Next Door, The Trolley Song) que même la justesse de feeling de Kent peine à sauver. Il faut bien reconnaître que, quelle que soit notre révérence envers le canon des standards de la Tin Pan Alley, tous n’ont pas l’originalité de Bookends, par exemple. À part cela, The Boy Next Door est un album plus que recommendable.