Le jazz n’est pas un genre monolithique. En partant du même héritage, certains s’y engagent comme dans une voie de recherche, certains - parfois les mêmes - en font un cri de colère ; d’autres enfin y voient une musique décorative et raffinée, à siroter en galante compagnie tandis que tintent les glaçons dans un verre de Bourbon Sour. Faby Médina est clairement de ces autres-là.
Swing, justesse, diction, voix claire et bien placée, scat fluide, line-up enviable, compositions bien troussées, et cette pointe d’accent français qui doit faire chavirer les touristes anglo-saxons de l’hôtel Méridien : tout est au rendez-vous et le travail est de qualité. Pourtant rien ne se passe. Qu’elle chante l’amour naissant, la nostalgie, un standard des frères Gershwin, une chanson en français ou « Blackbird » des Beatles, l’expression est uniforme, immuablement souriante, sans fêlure, lisse et brillante comme une surface bien polie. Trop.