Un drone, inquiétant, qui s’étend, un roulement de cymbale qui semble ne pas avoir de fin et qui monte comme un épais brouillard, lent. Quand la visibilité devient de plus en plus hypothétique, on sait que les autres sens prennent le relais : dans les frappes presque désincarnée de Hannes Lingens, le percussionniste de Die Hochstapler, dans la texture devenue presque physique du son, ce sont quelques sifflets ; des pépiements d’oiseaux. Plus loin, des percussions très spatialisées percolent comme une source intermittente. « Nacht » n’est pas hymne à la nuit, mais à son activité dans la pénombre. Les autres titre de Nachthund on des noms d’animaux, du chien (« Hund ») au lamantin (« Manatee ») aux confins du sensible, comme un langage secret. C’est une oeuvre très personnel et plein d’imaginaire que nous propose Lingens, dans la droite ligne des solos que proposent les musiciens proches du label Umlaut.