Issam Krimi dans le boudoir de Proust

- Ma madeleine…
… a le goût de l’instant.

- Le bonheur musical parfait…
Réaliser et partager ce que l’on entend au plus profond de soi

• En tant que musicien, j’ai été le plus heureux…
  Quand ma liberté n’était pas compromise. Et je continue à être heureux ainsi.

- Le trait principal de ma musique…
 ?

- Si je devais changer une chose dans ma musique…
Rien, nous changeons ensemble.

• Ma plus grande peur quand je joue…
  Jouer et avoir peur ! C’est pas incompatible ?

• Ce que j’ai réussi le mieux dans ma vie musicale
  D’en avoir une.

- Mon plus grand regret musical…
Je suis encore assez jeune pour ne pas en avoir d’inéluctable.

- Je rêve de jouer…
Beaucoup et partout dans le monde mais pas forcément tout le temps. Les espaces de silences me sont chers.

• La qualité que je préfère chez un musicien…
  L’Artiste, sa poésie.

- Les fautes musicales qui m’inspirent le plus d’indulgence…
La musique n’a pas de faute.

- Mon instrument préféré…
Je ne sais pas mais c’est surtout l’instrumentiste qui compte.

- Les musiques que j’aime par-dessus tout…
Celles où je peux dire « j’aime », le coeur troublé, les yeux qui brillent, le sourire aux lèvres ou la larme à l’oeil, mais aussi celles qui me donnent envie de « bouger mon boule ».

- Mes héros musiciens…
Gyorgy Ligeti avant tout, Henri Dutilleux ensuite puis Keith Jarret, Miles Davis, Radiohead, Herbie Hancock, Tom Morello, Cecil Taylor, Thelonious Monk, Jimi Hendrix, Nigel Godrich, Alain Chabat, Glenn Gould, John Zorn, Benoît Poelvoorde, Cesare Pavese, Timbaland.. la liste est très très longue et remplie de poètes ou de libertaires de toutes expressions (sonores, textuelles, visuelles..). Car il n’y a pas que la musique à avoir des musiciens !

- Mes disques de chevet…
Désolé, je n’ai pas de chevet. Choix de déco intérieure qui a le privilège de me faire gagner de l’espace autour du lit et m’évite de réfléchir pendant des heures à une liste concise et tout simplement impossible à dresser.

- La chanson que je siffle sous ma douche…
Je siffle très mal, donc sous ma douche, je chante soit des improvisations countriy-santes, soit des bouts de mélodies, soit un répertoire chansons/variétés/rap/pop-rock national et international, passé ou récent, du plus génial (comme Prince) au moins avouable (comme Patrick Bruel)

- Ma note favorite…
Si je le savais, je ne jouerais probablement que celle-là ! Qui sait ?

• En musique, je déteste par-dessus tout…
  Quand l’éducation musicale française oppose l’écrit et l’improvisé, conditionne ses élèves au lieu de leur donner les moyens de s’émanciper sur le plan créatif et culturel, cela favorise l’existence d’une élite snob et pas très éclairée au lieu de « faire toucher » cet art au plus grand nombre. Je suis un peu virulent à ce sujet mais heureusement que certains institutionnels, profs ou musiciens prennent conscience du problème. C’est une culture musicale, ouverte, riche et de plaisir qui est en jeu.

- Mes peintres favoris…
Je n’en ai pas. J’en apprécie beaucoup mais j’ai l’impression d’être plus sensible à l’image mouvante que fixe.

- Mes films cultes…
Ceux de David Lynch, Howard Hawks, Federico Fellini, Michelangelo Antonioni, Wim Wenders, Stanley Kubrick, Lars Von Trier, des Monthy Python, « Wayne’s World », « C’est arrivé près de chez vous », « La cité de la peur », « Le roi et l’oiseau »..

- Mes auteurs favoris…
Cesare Pavese, James Joyce, William Faulkner, Baruch Spinoza, Fiedrich Nietzsche, Pierre Desproges, Georges Wolinsky, Pier Paolo Pasolini, Gustave Flaubert, Ovide, Chloé Delaume, François Bon…

- Ma boisson préférée…
Le vin et bientôt le whisky !

- Mon plat préféré…
Celui qui n’est pas raffiné mais que je mange joyeusement parce que j’en ai énormément envie. Exemple : une choucroute avec une bière quand j’ai énormément envie d’une choucroute avec une bière.

- Mon occupation favorite…
La vaisselle : les jours où je compose.

- Le don de la nature que je voudrais avoir…
Je n’ai toujours pas compris la notion de « don de la nature ». Si quelqu’un peut m’expliquer ?

- Le morceau que je veux pour mon enterrement…
Aucun. En fait, associer un morceau à mon enterrement (s’il y a) me donne l’impression d’aller à l’encontre de mon choix de vie. C’est donc celui que les vivants souhaiteront jouer et partager qui importe.

- L’état présent de ma démarche musicale…
Appronfondir, épurer, questionner, toucher l’intelligence et le sensible, s’amuser… sans jamais oublier le corps.

- Ma devise…
J’évite les devises mais il y a une phrase tirée d’un poème de Tristan Tzara qui me touche beaucoup et qui me revient souvent comme un sample très intime : « Ne ferme pas encore les yeux, ni ceux des autres ».