Chronique

Paolo Fresu

A Kind of Porgy and Bess

Paolo Fresu (tp, bg), Nguyên Lê (g), Antonello Salis (p, Fender, Fisarmonica), Furio Di Castri (cb), Roberto Gatto (b), Dhafer Youssef (voix, oud)

Label / Distribution : RCA Victor

Encore un hommage à Miles Davis ! Après Hancock, Hargrove et Brecker et leur disque bien net et bien lissé sur les bords, c’est au tour de Paolo Fresu, le plus fidèle de ses disciples, de poser une pierre de plus à l’édifice du « Prince of Darkness ».

Depuis que le maître est mort, de nombreux trompettistes ont tenté de poursuivre son oeuvre soit en créant leur son à partir de celui de Miles (c’est le cas de Paolo Fresu, Wallace Roney…), soit en faisant une relecture de ses oeuvres (pour le pire et pour le meilleur). Cette fois-ci le résultat est des plus étonnants. D’abord parce que cette version « électrique » de l’opéra de Gershwin est nouvelle et très intelligente dans sa mise en place mais aussi parce que le son du Miles des années Prestige est là, et y a sa place.

En s’entourant des membres du Angel Quartet (Lê, Di Castri, Gatto), Paolo Fresu joue la sécurité mais cela lui permet aussi d’être plus audacieux et d’aller toujours plus loin. Le piano furieux mais précis de Salis ouvre une porte vers le free et la voix de Dhafer Youssef ouvre notre coeur aux musiques orientales. Ce mélange peu commun pourrait faire peur à plus d’un spécialiste mais Paolo Fresu a su voir juste dans l’interprétation et a su créer une atmosphère qui nous pousse à ressortir de notre discothèque les albums les plus électriques de Miles.