Chronique

Rosario Giuliani

Luggage

Rosario Giuliani (as), Pierto Lussu (p), Pietro Ciancaglini (b), Lorenzo Tucci (d).

Label / Distribution : Dreyfus Jazz

Stefano Di Battista chez Blue Note, il fallait bien que Dreyfus Jazz réagisse et déniche, à son tour, son jeune et talentueux saxophoniste italien. C’est chose faite…voici Rosario Giuliani dans la maison concurrente ! Pas mauvais, très bon même, « Luggage » est proprement en place et s’enchaîne parfaitement. Toutefois, on peut amèrement regretter avoir déjà tout entendu. Pâle inspiration du dernier album de Stefano Di Battista, Elvin Jones en moins, Pietro Lussu, le pianiste, en plus, ce dernier album se révèle tristement dénué d’originalité. A défaut de nous surprendre, ce quartette sait indéniablement transmettre un goût prononcé pour une musique fondée sur la complicité et l’homogénéité.

Oui, ce souffleur de 34 ans se place en digne héritier de Massimo Urbani, dont il a même remporté le prix en 1996, mais ce n’est malheureusement pas le seul. C’est regrettable.
« Nouveau prodige de l’alto » pour Steve Grossman, Giuliani fait preuve, au travers de ce premier album Dreyfus, d’un sens mélodique plutôt appréciable et d’un lyrisme à la limite de l’insolence. Pour ce sixième enregistrement en leader, cet alto généreux a choisi de nous faire découvrir huit compositions originales de son quartette régulier depuis six ans, huit morceaux de pur plaisir, il est vrai, « Dear Tucci » en tête. Les reprises d’ « Oriental folk song » (Wayne Shorter) et de « Road Song » (Wes Montgomery) suggèrent, finement, une grande habileté dans le jeu de Giuliani. Talent incontestablement présent, qui sauve donc un album qui aurait pu n’être, sans cela, qu’un vulgaire plagiat.