Chronique

Claude Tissendier

Duke forever

Laurence Allison (voc), Claude Tissendier (as, cl), Philippe Chagne (bs, bcl), Jean-Pierre Rebillard (b), Alain Chaudron (dms).

Label / Distribution : Camille Production

Renouer avec l’éternité du répertoire ellingtonien… sans piano ! Tel est le pari que s’est fixé le saxophoniste Claude Tissendier. Il réussit le tour de force de réarranger les partitions de la section des anches de l’orchestre de Duke Ellington, à l’origine conçues pour deux saxophones altos, deux ténors et un baryton, pour un seul alto et un baryton. Comme si les esprits de Johnny Hodges et de Harry Carney possédaient les musiciens présents. Sans oublier d’associer parfois une clarinette et une clarinette basse, en s’adjoignant les services d’une chanteuse dont la voix a tout d’un instrument à vent.
Le tissage des lignes mélodiques qui en résulte permet bien de se passer d’instrument harmonique, d’autant plus que le contrebassiste et le batteur ont une approche des plus chantantes du répertoire abordé. La chanteuse a fait le pari d’écrire des paroles sur des titres à l’origine uniquement instrumentaux comme « Upper Manhattan Medical Group », qui devient ici un hymne au « care ». Il faut prendre soin du répertoire de Duke Ellington, nous disent les artistes réunis ici, car, d’une certaine façon, c’est prendre soin de notre commune humanité.