Chronique

Eliane Elias

Dreamer

Eliane Elias (p, voc), Marc Johnson (b), Paulo Braga (dm), Oscar Castro-Neves (g), Michael Brecker (ts), Rob Mathes (arr)

Label / Distribution : Blue Bird

C’est l’été, et l’on s’est rapidement habitué au vent tiède sur notre visage. La période est encore plus propice que d’habitude à l’écoute de la musique brésilienne, et Eliane Elias nous propose, avec l’album Dreamer, un relativement bon cru.

Plus connue comme pianiste - elle fit partie du groupe Steps Ahead dans les années 80, et figure au côté de Herbie Hancock et Brad Mehldau dans l’hommage Portrait of Bill Evans - elle évolue également ici avec aisance en tant que chanteuse. Comme dans beaucoup de disques de bossa nova, sa voix est très en avant et contribue à la sensualité de l’ensemble, ainsi qu’à son classicisme. Le répertoire hésite entre les plus grands standards brésiliens (« So Nice », « Doralice », « Vivo Sohando », « Fotografia »), des titres américains moins connus (« Tangerine » de Johnny Mercer, « That’s All », « A House Is Not a Home » de Burt Bacharach) et enfin deux compositions personnelles ; à part une faute de goût flagrante (l’horripilant « Movin’Me On », dégoulinant de variété et irrémédiablement gâché par un désespérant solo de saxophone de Michael Brecker), nombreuses sont les perles cachées çà et là, comme les block chords très swing en conclusion de « Baubles, Bangles and Beads », ou l’improvisation de piano de « Doralice » reprenant note pour note le solo de Stan Getz dans la version du légendaire album Getz/Gilberto.

Bref, un disque de saison, qui ne révolutionnera pas le genre mais qui se laisse agréablement écouter.